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Maghreb

Pour dénoncer l’absence de dialogue social, un syndicat marocain appelle à une grève préventive

Par Yazid Ferhat
16 septembre 2014
Le dialogue social est en panne depuis avril 2011, après la décision du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de reporter le sommet social

Les syndicalistes marocains montent au créneau. Devant les promesses non tenues par le gouvernement dont celle du dialogue social,  la Confédération Démocratique du Travail (CDT) a appelé à une grève préventive de 24 heures dont la date n’a pas encore été fixée.

 

Au sein de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), proche des partis de la gauche radicale, c’est le ras le bol devant la détérioration des conditions de vie des travailleurs et le mutisme du gouvernement quant à l’organisation d’un sommet social au cours duquel seront discutés tous les problèmes des travailleurs marocains.

A l’issue de la tenue d’une réunion de son Conseil national à Rabat, la CDT a indiqué samedi avoir décidé d’une grève préventive de 24 heures, dont la date sera fixée par le bureau exécutif.  Ce débrayage préventif a été décidé  »pour protester contre la  politique du gouvernement et sa gestion du dialogue social, et sera accompagnée  par un sit-in devant le Parlement, de tous les responsables syndicalistes », indique la CDT dans un communiqué.

 La CDT a précisé dans le même communiqué avoir décidé d’organiser cette grève après avoir constaté la  »dégradation des conditions sociales et économiques de la classe  ouvrière, la menace de la paix sociale, la marginalisation » des  organisations syndicales ainsi que les décisions prises « de façon unilatérale  et injuste » sur les grandes questions qui nécessitent un dialogue collectif.

Elle a, dans la foulée, dénoncé la  »politique d’austérité (du gouvernement) notamment dans le domaine de l’emploi, ainsi que  »le niveau sans précédent de la dette extérieure publique », et décrié le programme des réformes.

Dialogue social en panne

Le dialogue social est en panne depuis avril 2011, après la décision du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de reporter le sommet social, au cours duquel devaient être discutées les principales revendications des syndicats marocains.

Ces revendications, portées par l’Union Marocaine du Travail (UMT), la fédération Marocaine du Travail (FDT) et la CDT, portent principalement sur la nécessité de mettre en œuvre tous les engagements pris par l’exécutif notamment ceux en suspens relatifs à l’accord du 26 avril 2011, dont l’augmentation des salaires et des pensions, la réforme du système de retraite, outre le respect des libertés collectives et individuelles, particulièrement la liberté syndicale et le droit de grève.

La dernière augmentation salariale au Maroc a été décidée à la veille des festivités du 1er Mai. Le gouvernement avait annoncé une hausse de 10%, en deux tranches, du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garant  (SMAG), soit 5% à partir du 1er juillet 2014 et 5% en juillet 2015. Du coup, le SMIG dans le secteur public remonte à 3.000 DH par mois (300 euros environ), un peu plus que dans le secteur privé, avec moins de 2500DH/mois.  

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