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Pouvoir d’achat : à la veille du Ramadan, que dit la mercuriale ?

Par Kheireddine Batache
12 avril 2021

Le porte-monnaie des algériens s’apprête à passer un sale quart d’heure, si l’on se réfère aux prévisions macroéconomiques avancées par les experts, ainsi qu’à l’évolution des indices des prix à la consommation, durant le premier trimestre 2021.

Le pouvoir d’achat des ménages algériens sera bientôt mis à rude épreuve ! Chaque année durant le mois sacré du jeûne, il est question d’inflation et d’hypertrophie des prix des produits issus de l’activité agricole et agroalimentaire.

Le rapport antinomique entre la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation systémique des prix se cristallise durant le ramadan, période à laquelle la consommation moyenne des algériens peut progresser de 50%, selon certains rapports d’experts.

Les chaines d’approvisionnement et les circuits de revente doivent en effet répondre à une demande croissante. Le secteur informel se rebiffe et certaines pratiques peu scrupuleuses, échappant à toutes régulations commerciale, florissent dans les marchés. C’est la foire à la spéculation, à concurrence déloyale et au marché noir !

Et alors que la « veille du doute » est attendue ce lundi soir, la mercuriale a déjà chauffé en ce début de semaine. Si du côté de la filière des viandes la tendance est, pour le moment, au statuquo, les prix au détail sur les marchés de fruits et légumes ont connu une hausse estimée entre 15% et 30%, pouvant atteindre les 40% pour certains produits comme la tomate ou les courgettes. « Je m’attends à ce qu’il y ai de l’inflation car c’est ce que m’ont confirmé mes fournisseurs du marché de gros de Attatba. En cette fin de semaine, nous avons préféré ne pas nous approvisionner afin de nous mettre au diapason du ramadan », a déclaré vendredi à Maghreb Emergent un vendeur de légumes au niveau d’un petit marché de proximité dans la wilaya de Tipasa.

Lutter contre le fléau de la hausse des prix pendant le ramadan : une peine perdue ?

Lors d’un Conseil des ministres consacré aux question de conjoncture, le 4 avril dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné « le suivi de près le consommation et les stocks » pour éviter toute pénurie pendant le mois de ramadan. il a également insisté sur « l’application stricte » des mesures de le lutte contre le gaspillage, en adoptant une politique de sensibilisation efficace.

Des « mécanismes » de contrôle et de régulation des marchés, systématiquement réactivés chaque année par les pouvoirs publics et les collectivités locales, comme un refrain d’une petite ballade d’été. Mais sont ils pour autant efficaces, face à l’effritement de la bourse des algériens, qui au-delà, doivent également faire face aux conséquences socioéconomiques engendrées par une gestion de la période post-pandémie, n’ayant pas fait l’unanimité, tant sur le volet économique que politique ?

Preuve à l’appui : le président de l’Association de Protection et Orientation du Consommateur et son Environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a prédit, dans une déclaration à Maghreb Emergent, une flambée (conjoncturelle) des prix des biens et produits de large consommation pouvant atteindre les 50%, et ce malgré les décisions du ministère du Commerce, quant à la multiplication des marchés de gros ou encore la lutte contre la hausse des pris via le lancement d’une campagne de soldes.

Dans une précédente déclaration à Radio Sétif, Zebdi a fait savoir que son organisation encourageait les campagnes de boycott des produits dont les prix ont excessivement augmenté, à l’instar du poulet et de la viande blanche.

Par ce biais, l’Apoce vise à ancrer une culture de « consommation responsable » afin de contraindre les commerçants à revoir leur copie et adapter leur politique de prix à la réalité du pouvoir d’achat des ménages. D’aucuns diront que ce n’est pas gagné, compte tenu de la propension des algériens à la surconsommation et au gaspillage durant le ramadan.

De son côté, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a instruit, lors de la 8ème et dernière réunion du comité national de suivi de l’approvisionnement des marchés durant le mois de Ramadan, les directeurs de commerce à accélérer la création des marchés de ventes au rabais et de vente promotion.

M. Rezig a appelé, par ailleurs, à l’intensification des campagnes de sensibilisation du consommateur « qui change ses habitudes de consommation à l’approche des évènements religieux outre l’impact des rumeurs aux sources douteuses », selon un communiqué du ministère.

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