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Procès Saipem-Sonatrach: huit ans de prison requis contre Farid Bedjaoui

Par Maghreb Émergent
27 février 2018

La justice algérienne avait prononcé en février 2016 huit peines de prison allant de 18 mois avec sursis à 6 ans ferme, la plupart assorties d’une amende.

 

Des amendes de 900.000 euros ont été requises lundi à Milan contre les compagnies italiennes Eni et Saipem, et plus de six ans de prison contre l’ex-patron d’Eni, Paolo Scaroni, lors d’un procès à Milan pour corruption internationale en Algérie.

La justice italienne se penche sur le versement présumé de 197 millions d’euros de pots-de-vin en Algérie, entre 2007 et 2010. Ce versement aurait permis d’une part à Saipem d’obtenir des contrats d’un montant total de 8 milliards d’euros.

Et d’autre part à son principal actionnaire, le géant Eni, d’obtenir l’autorisation de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, d’acquérir en 2008 la société canadienne First Calgary Petroleums, détentrice des droits pour exploiter le gisement de gaz algérien de Menzel.

Outre les amendes contre Eni et Saipem, et la peine de six ans et quatre mois de prison contre M. Scaroni, le procureur Isidoro Palma a requis des peines de 5 à 7 ans de prison pour quatre autres anciens responsables des deux compagnies, parmi lesquels Pietro Tali, président de Saipem à l’époque des faits.

L’affaire avait coûté leur poste à MM. Scaroni et Tali.

Le procureur a en outre requis huit ans de prison contre Farid Nourredine Bedjaoui, un homme de confiance de l’ex-ministre Khelil, quatre ans et dix mois de prison contre Samir Ouraied, un proche de M. Bedjaoui, et six ans contre Omar Habour, accusé d’avoir participé au blanchiment.

Dans cette affaire, « il y a un groupe criminel organisé avec une composante franco-algérienne et de l’autre une structure organisationnelle » à l’intérieur d’Eni et Saipem, a estimé le procureur, en affirmant qu’Eni avait « donné la possibilité à Scaroni de gérer en autonomie totale les rapports avec Farid Noureddine Bedjaoui ».

Le 19 février, le procureur avait déjà évoqué des « éléments de preuve », en particulier des versements, pour des activités fictives, à la société de M. Bedjaoui, Pearl Partners, basée à Hong Kong.

Selon lui, ces pots-de-vin étaient un « carton d’invitation payé par Saipem pour évincer ses adversaires » et s’assurer « les faveurs du ministre de l’Energie Chakib Khelil et sa protection lors des appels d’offres ».

Tous les prévenus ont rejeté les accusations portées contre eux

« Quand les peines requises sont très élevées, c’est pour soutenir des éléments d’accusation très faibles. Dans ce cas, les preuves sont complètement inexistantes », a déclaré à l’AFP l’avocat de M. Bedjaoui, Marco De Luca. « Aucun euro ou dollar des comptes de Farid ou de ses sociétés n’est jamais allé dans les poches du ministre », a-t-il affirmé.

M. Khelil, un proche du président Abdelaziz Bouteflika, a été limogé lorsque le scandale a été éclaté en 2010. Il a été un temps inquiété par la justice algérienne, qui avait émis un mandat d’arrêt international contre lui alors qu’il se trouvait aux Etats-Unis, mais les poursuites ont été abandonnées en 2015 et il est depuis rentré en Algérie.

Dans le volet algérien de cette affaire, la justice algérienne a prononcé en février 2016 huit peines de prison allant de 18 mois avec sursis à 6 ans ferme, la plupart assorties d’une amende. Saipem a écopé d’une amende.

Parmi les personnes condamnées figuraient Mohamed Meziane, un ex-PDG du groupe public pétrolier algérien Sonatrach, deux de ses fils et un ancien vice-président de la société.

 

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