Le président Abdelmadjid Tebboune a admis aujourd’hui l’échec de la politique de production de la viande dans toutes ses variétés. Cet aveu rare a été prononcé lors de son discours devant les deux chambres parlementaires.
« Nous avons réalisé de grands succès, mais je vous avoue notre échec dans la production de toutes sortes de viandes, et cela soulève de grosses interrogations », a-t-il déclaré, s’adressant aux acteurs du secteur qu’il exhorte à plus de patriotisme.
« Ceci est un appel aux acteurs du secteur pour qu’ils soient dévoués à leur pays, car l’argent de l’importation des viandes doit profiter en priorité aux fils de l’Algérie. »
La course à la demande ramadanesque et à l’Aïd
Depuis le Ramadan 2023, le gouvernement recourt à des importations massives de viandes de toutes sortes pour faire face à la flambée des prix. La production nationale de viande rouge stagne autour de 500-600 mille tonnes annuelles, couvrant seulement 50-60% de la demande estimée à un million de tonnes, dont 63% ovine et 27% bovine, selon les dernières estimations des spécialistes en l’absence de statistiques officielles. L’ONS a évalué à 19% l’augmentation des importations globales des produits alimentaires et animaliers entre 2019 et 2024.
Les importations ont culminé en 2024 avec environ 100 000 tonnes de viandes rouges pour répondre à la demande ramadanesque. L’année 2025 a vu également l’importation de 100 000 tonnes de viande rouge et 50 000 tonnes de viande blanche.
Pour l’occasion de l’Aïd, le président Abdelmadjid Tebboune avait lancé, via le Conseil des ministres, une opération d’importation d’un million de têtes de moutons. Bien que ce chiffre n’ait pas été atteint, aucun bilan officiel n’a été publié sur cette opération, qui pourrait se reproduire pour l’Aïd 2026.