Production laitière : 60% des éleveurs opèrent hors des circuits officiels | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Production laitière : 60% des éleveurs opèrent hors des circuits officiels

Par Maghreb Émergent
17 décembre 2024

L’économie laitière révèle un phénomène structurel majeur : une production parallèle massive échappant aux circuits officiels. Selon un rapport de la Cour des comptes, 60% des producteurs opèrent en marge du système réglementaire, générant un volume annuel estimé à 1,5 milliard de litres.

Cette production informelle constitue un enjeu économique stratégique. Tandis que 33 722 éleveurs sont officiellement suivis, produisant environ 900 millions de litres annuels, un pan entier de la production demeure invisible pour les autorités.

Les implications économiques sont profondes. Cette production non contrôlée constitue près de 40% du volume de lait frais, créant des distorsions significatives dans la régulation du marché. Elle échappe aux mécanismes de traçabilité, de taxation et aux normes sanitaires, engendrant des zones grises économiques complexes.

Qui plus est, les causes sont multidimensionnelles : lourdeurs administratives, contraintes réglementaires, coûts d’intégration élevés et stratégies de survie des petits producteurs. Cette économie parallèle devient un mécanisme de résilience cruciale pour des acteurs marginalisés par les circuits formels.

De fait, le marché national, qui absorbe 6,5 milliards de litres en 2023, se caractérise par une dépendance croissante aux importations. Seulement 2,4 milliards proviennent de la production locale, tandis que 4,15 milliards sont issus de poudre de lait importée.

Parallèlement, les volumes d’importation ont significativement progressé, passant de 114 000 tonnes en 2009 à 221 000 tonnes en 2023. Le prix moyen par tonne a presque triplé, faisant bondir la facture totale de 482 millions à 769 millions de dollars.

Dans ce contexte, le soutien étatique s’est massivement accru, passant de 5 à 105 milliards de dinars entre 2009 et 2023, illustrant les tentatives de réguler un secteur structurellement instable.

Aussi, cette production non contrôlée expose les limites du modèle économique actuel. Elle interroge la capacité des autorités à intégrer ces producteurs dans un écosystème formel, tout en maintenant des mécanismes de régulation efficaces.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Algérie

Rapprochement Algérie- Maroc : Rabat saisit la perche américaine

C’est de Rabat qu’est venue la première réaction officielle à la médiation américaine annoncée entre l’Algérie et le Maroc. Lors d’un forum à Barcelone, le directeur général des affaires politiques… Lire Plus

Actualités

Affluence record à la 21ᵉ fête de la figue sèche de Beni Maouche

La 21ᵉ édition de la fête de la figue sèche de Beni Maouche a connu un succès sans précédent. L’événement, qui s’est tenu du jeudi 23 au samedi 25 octobre,… Lire Plus

En vertu de la loi, les sept mineurs sont désormais sous la protection des institutions espagnoles
Actualités

Affaire des sept mineurs algériens : le dossier désormais entre les mains de la justice espagnole

Le parquet espagnol examine actuellement la demande officielle de l’Algérie visant au rapatriement de sept mineurs algériens arrivés seuls à Ibiza le 3 septembre dernier. Ces jeunes, âgés de 14… Lire Plus

Á la une Actualités

Pourquoi le Maghreb ne se construira pas sur la « solution » Trump au Sahara Occidental

L’évolution géopolitique la plus importante des trente dernières années en Afrique du Nord se joue en cette fin d’année 2025. Les deux précédentes de même ampleur avaient été déclenchées à… Lire Plus

Actualités Économie

Ghardaïa : les zones d’activités fantômes qui embarrassent le ministère de l’Industrie

Dans une wilaya présentée depuis des années comme un pôle de développement du Sud, Ghardaïa compte encore onze zones d’activités miniatures à l’arrêt. Aucune n’a été mise en service, malgré… Lire Plus