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Production laitière : 60% des éleveurs opèrent hors des circuits officiels

Par Maghreb Émergent
22 mars 2023
Production laitière : 60% des éleveurs opèrent hors des circuits officiels

L’économie laitière révèle un phénomène structurel majeur : une production parallèle massive échappant aux circuits officiels. Selon un rapport de la Cour des comptes, 60% des producteurs opèrent en marge du système réglementaire, générant un volume annuel estimé à 1,5 milliard de litres.

Cette production informelle constitue un enjeu économique stratégique. Tandis que 33 722 éleveurs sont officiellement suivis, produisant environ 900 millions de litres annuels, un pan entier de la production demeure invisible pour les autorités.

Les implications économiques sont profondes. Cette production non contrôlée constitue près de 40% du volume de lait frais, créant des distorsions significatives dans la régulation du marché. Elle échappe aux mécanismes de traçabilité, de taxation et aux normes sanitaires, engendrant des zones grises économiques complexes.

Qui plus est, les causes sont multidimensionnelles : lourdeurs administratives, contraintes réglementaires, coûts d’intégration élevés et stratégies de survie des petits producteurs. Cette économie parallèle devient un mécanisme de résilience cruciale pour des acteurs marginalisés par les circuits formels.

De fait, le marché national, qui absorbe 6,5 milliards de litres en 2023, se caractérise par une dépendance croissante aux importations. Seulement 2,4 milliards proviennent de la production locale, tandis que 4,15 milliards sont issus de poudre de lait importée.

Parallèlement, les volumes d’importation ont significativement progressé, passant de 114 000 tonnes en 2009 à 221 000 tonnes en 2023. Le prix moyen par tonne a presque triplé, faisant bondir la facture totale de 482 millions à 769 millions de dollars.

Dans ce contexte, le soutien étatique s’est massivement accru, passant de 5 à 105 milliards de dinars entre 2009 et 2023, illustrant les tentatives de réguler un secteur structurellement instable.

Aussi, cette production non contrôlée expose les limites du modèle économique actuel. Elle interroge la capacité des autorités à intégrer ces producteurs dans un écosystème formel, tout en maintenant des mécanismes de régulation efficaces.

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