Le Conseil des ministres a validé hier, la promotion de 11 circonscriptions administratives situées dans les Hauts Plateaux et le Sud en wilayas à part entière, a suscité un large débat sur les critères retenus pour sélectionner ces circonscriptions plutôt que d’autres.
Les circonscriptions concernées sont : Aflou, Barika, Ksar Chellala, Messaad, Aïn Oussara, Bou Saâda, El Abiodh Sidi Cheikh, El Kantara, Bir El Ater, Ksar El Boukhari et El Aricha. Ces nouvelles wilayas s’ajoutent aux dix déjà promues dans le Sud : Timimoun, Ouled Djellal, El M’Ghair, El Ménéa, In Guezzam, In Salah, Touggourt, Bordj Badji Mokhtar et Béni Abbès.
Le processus de promotion de ces wilayas avait débuté en mai 2015 avec la création de dix circonscriptions administratives dirigées par un wali délégué, dans le cadre d’une première phase prévoyant leur passage ultérieur au statut de wilaya de plein exercice. Ces dix circonscriptions avaient effectivement été promues par la suite.
Par ailleurs, un décret présidentiel émis en décembre 2019 avait institué 44 autres circonscriptions administratives. Huit d’entre elles ont été promues au rang de wilayas de plein exercice lors de la réunion du Conseil des ministres d’hier. Il s’agit d’Aflou, Barika, Ksar Chellala, Messaad, Aïn Oussara, Bou Saâda et El Abiodh Sidi Cheikh.
Des choix qui interrogent
En décembre 2024, le Conseil des ministres avait approuvé la promotion des daïras de Ksar El Boukhari et de Bir El Ater ainsi que des communes d’El Kantara et d’El Aricha au rang de circonscriptions administratives. La décision prise hier par le Conseil des ministres a donc concerné ces quatre dernières circonscriptions, tandis que les 36 restantes, créées par le décret de décembre 2015, ne sont toujours pas concernées par une éventuelle promotion. Cela laisse penser qu’un changement est intervenu en 2024, amenant les autorités à écarter certaines circonscriptions initialement prévues pour en privilégier d’autres.
Maghreb Emergent a interrogé d’anciens cadres de l’État sur les critères que les autorités publiques auraient adoptés pour choisir les nouvelles wilayas. Nous avons obtenu cette réponse : « En général, les aspects sécuritaires, économiques et l’équilibre régional sont pris en compte dans les opérations d’aménagement du territoire, et les décisions de ce genre sont prises au plus haut niveau. »
Sécurité, économie et équilibre régional en jeu
S’agissant de la promotion de la commune d’El Aricha au rang de wilaya, notre interlocuteur estime que « cela s’explique vraisemblablement par la volonté des pouvoirs publics de mieux occuper une zone frontalière — celle avec le Maroc — particulièrement sensible, en la dotant d’infrastructures et de services capables de la prémunir contre d’éventuels risques ». Cette logique vaudrait également pour Bir El Ater, située à la frontière tunisienne. Mais cette dernière bénéficiait déjà du statut de daïra depuis plusieurs décennies avant d’être érigée en circonscription administrative, puis en wilaya.
Dans ce contexte, la circonscription de Sebdou, à laquelle était rattachée la commune d’El Aricha avant sa promotion, aurait pu apparaître plus légitime à accéder au statut de wilaya.
Sur cette question, notre interlocuteur conclut : « Les choix opérés et les moyens mis en œuvre demeurent discutables, car ils relèvent souvent d’arbitrages où de nombreux paramètres entrent en ligne de compte. »





