L’Algérie se retrouve au bas du classement en matière de protection de la propriété intellectuelle, occupant la 53e place sur 55 pays étudiés selon l’International Intellectual Property Index 2025, publié par la Chambre de commerce américaine. Avec la Russie et le Venezuela, l’Algérie doit faire face à une situation préoccupante, étant le dernier pays africain classé, devant le Ghana (38e), le Kenya (42e), l’Afrique du Sud (46e), le Nigeria (47e) et l’Égypte (48e).
Cet indice évalue des systèmes de protection de la propriété intellectuelle à travers 53 indicateurs répartis en dix catégories. Ces catégories incluent les droits et limites en matière de brevets, de droits d’auteur, de marques, ainsi que des éléments essentiels comme la protection des secrets d’affaires et la commercialisation des actifs intellectuels. L’indice utilise une échelle de 0 à 100, où 0 indique une absence totale de protection et 100 représente un système idéal. L’Algérie, avec son score médiocre, démontre des lacunes inquiétantes dans plusieurs de ces catégories.
Comparaison avec les Performances Africaines
En comparaison, l’Algérie, avec une profondeur de 53e, illustre un paysage largement sous-développé en matière de système de protection et démontre une capacité d’innovation limitée due à la crainte du plagiat et du vol de propriété intellectuelle.
Implications économiques et évolution
Cette situation a des répercussions significatives sur l’environnement économique algérien. Les entreprises hésitent à investir dans la recherche et le développement, de peur que leurs inventions ne soient pas adéquatement protégées. Pire encore, les taux élevés de contrefaçon et de piraterie posent un obstacle majeur à l’essor de l’économie locale, faisant fuir les investisseurs étrangers qui recherchent un climat propice à l’innovation.
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Néanmoins, il est à noter qu’un mouvement positif est en cours à échelle mondiale. Le score moyen des 55 pays étudiés a légèrement augmenté, atteignant 63,41 points, ce qui démontre une reconnaissance croissante de l’importance de la propriété intellectuelle. Depuis l’adoption de l’accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle, des pays comme le Ghana ont connu une augmentation impressionnante de 450% des dépôts de marques entre 1993 et 2023, témoignant d’une évolution des mentalités envers les droits de propriété.
Ainsi, le classement de l’Algérie sur cette échelle de protection de la propriété intellectuelle souligne un besoin urgent de réformes. Améliorer le cadre législatif et réglementaire pour la protection des créations serait non seulement bénéfique pour l’économie nationale, mais aussi cruciale pour l’émergence d’une culture d’innovation. Les autorités algériennes doivent prendre conscience de l’enjeu et agir rapidement afin d’éviter de stagner au fond de ce classement.