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Quatre pays européens absorbent 80 % des exportations algériennes d’énergie

Par Yasser K 14 décembre 2025
Le méthanier "Lalla Fatma N'Soumer" arrivant en Turquie après avoir quitté le port algérien d'Arzew, le 10 mai 2023. La Turquie représente 10 % des exportations énergétiques algériennes. (Photo Archives)

Quatre pays européens dominent les exportations algériennes d’énergie. Cette concentration sur l’Italie, la France, l’Espagne et la Turquie fragilise le modèle commercial face aux évolutions du marché.

L’Algérie exporte presque toute son énergie vers l’Europe. Selon le bilan 2024 du ministère des Hydrocarbures, 78 % des ventes partent vers la zone euro. Mais c’est surtout la répartition qui retient l’attention. Quatre pays concentrent à eux seuls plus de 80 % des flux. L’Italie arrive en tête avec 37 % du total, suivie de la France (18 %), l’Espagne (17 %) et la Turquie (10 %).

Cette dépendance à un nombre restreint de clients crée une vulnérabilité. Quand la demande ralentit dans l’un de ces pays, les volumes algériens s’en ressentent directement. L’année 2024 l’a montré. Les exportations totales ont reculé de 3,6 % pour atteindre 93,5 millions de tonnes équivalent pétrole. Le GNL a baissé, le condensat également, et les livraisons de gaz par gazoducs vers l’Espagne et l’Italie ont diminué.

Des débouchés limités hors d’Europe

En dehors du continent européen, la présence algérienne reste modeste. L’Asie représente 11 % des exportations, l’Amérique 6,6 %, l’Afrique 3,9 %. Le Moyen-Orient compte pour très peu. L’Algérie demeure ainsi absente des marchés asiatiques, pourtant parmi les plus demandeurs en énergie à l’échelle mondiale.

Cette concentration géographique s’explique par des raisons pratiques. Les gazoducs reliant l’Algérie à l’Europe existent depuis longtemps. Les relations commerciales sont établies. La proximité facilite les échanges. Mais cette situation a aussi ses limites. Chaque ajustement de la demande européenne, chaque modification réglementaire ou arrivée d’un nouveau fournisseur affecte rapidement les exportations algériennes.

Un modèle commercial exposé

Depuis la guerre en Ukraine, l’Europe diversifie ses sources d’approvisionnement. Elle développe ses terminaux de GNL, multiplie les contrats avec le Qatar et les États-Unis. Dans ce contexte, l’Algérie garde son importance mais voit son poids relatif évoluer. La dépendance à quatre clients principaux limite les marges de négociation. Quand 80 % des ventes reposent sur une poignée d’acheteurs, les rapports de force s’équilibrent différemment.

À court terme, l’Europe restera le principal débouché algérien. Les infrastructures sont en place, les contrats signés. Mais cette concentration crée une fragilité structurelle que le bilan 2024 met en évidence. Une diversification géographique permettrait de réduire l’exposition aux variations d’un nombre limité de marchés.

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