L’Algérie vient de renforcer sa position au sein de la Banque africaine de développement (BAD), portant sa participation à 4,21% du capital. Quatrième actionnaire africain, loin derrière le Nigeria (9,281%), les États-Unis (6,563%) et le Japon (5,494%), dans une institution où les pays africains détiennent collectivement 60,31% des droits de vote, quelle est son influence réelle au sein de l’institution ?
Au premier abord, la part relativement modeste de l’Algérie dans le capital de la BAD, comparée aux trois principaux actionnaires, pourrait suggérer une capacité d’action limitée. Pourtant, la réalité est plus complexe. Membre fondateur depuis 1964, le pays dispose d’un siège permanent au Conseil d’administration, l’organe central de décision de la banque. Cette position, renforcée par sa présence au Conseil des gouverneurs, lui permet d’intervenir directement dans les choix stratégiques de l’institution.
Le Bureau national de la BAD à Alger constitue un autre atout majeur. Cette structure assure un dialogue de proximité et un suivi rapproché des opérations, donnant à l’Algérie une capacité d’influence concrète sur le terrain. Dans les faits, cette présence locale facilite la mise en œuvre des projets et renforce le partenariat avec la banque.
L’influence algérienne s’exerce également à travers une participation active à l’élaboration des plans stratégiques. Le pays joue notamment un rôle moteur dans les initiatives d’intégration régionale et de coopération économique. Son engagement dans le renforcement de la gouvernance et de la transparence des opérations témoigne d’une volonté d’implication qui dépasse le simple statut d’actionnaire.
L’augmentation récente de sa participation au capital s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large de consolidation de son rôle au sein de l’institution. Si le pourcentage de 4,21% peut paraître modeste comparé aux principaux actionnaires, il ne reflète qu’imparfaitement le poids réel de l’Algérie dans les orientations de la banque, notamment grâce à sa position stratégique au sein des instances décisionnelles.