Une enquête Ifop commandée par la Grande Mosquée de Paris révèle que 66% des Français de confession musulmane déclarent avoir subi un comportement raciste au cours des cinq dernières années, contre 20% pour l’ensemble de la population. Face à cette réalité, l’institution dénonce la persistance de discriminations trois fois plus fréquentes que pour le reste des citoyens.
La « musulmanophobie » des médias
Dans un communiqué publié ce mardi, la Grande Mosquée de Paris qualifie cette situation de « réalité inacceptable » et alerte sur la banalisation de la « musulmanophobie », qui touche indistinctement tous les Français de confession musulmane, y compris les non-pratiquants.
Parmi les faits jugés « d’une extrême gravité », l’institution cite également les propos tenus sur BFM, où la langue arabe a été qualifiée de « langue musulmane » voire « islamiste ». Selon la Mosquée de Paris, ces propos réduisent tout un univers culturel à une menace supposée et propagent une idée « fausse et dangereuse » selon laquelle l’islam relèverait d’un enjeu sécuritaire.
Un enjeu républicain
La Grande Mosquée de Paris annonce saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), dénonçant un « signal catastrophique ». Pour l’institution dirigée par Chems-Eddine Hafiz, ces dérives ne doivent pas rester sans conséquences. Le communiqué rappelle : « La liberté d’expression protège le droit de critiquer une religion, mais jamais celui de cibler, d’humilier ou de discriminer des personnes pour leur foi. »
Enfin, la Grande Mosquée de Paris conclut que « la lutte contre la musulmanophobie n’est ni une revendication communautaire, ni un débat partisan : elle est un devoir républicain. »