La pose de la première pierre de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, présidée lundi par le Premier ministre Nadir Larbaoui, constitue une avancée dans l’approvisionnement énergétique du Sud algérien. Ce projet vient mettre fin à une aberration logistique qui perdurait depuis des décennies à savoir, l’obligation d’acheminer les produits pétroliers depuis la raffinerie de Skikda, située à plus de 800 kilomètres au nord, pour alimenter les régions méridionales du pays.
Jusqu’à présent, la situation paraissait paradoxale. Le pétrole extrait à Hassi Messaoud devait parcourir des centaines de kilomètres vers le nord pour être raffiné à Skikda, avant que les produits finis ne reprennent la direction du sud pour approvisionner les régions productrices et leurs voisines. Ce circuit logistique complexe engendrait des surcoûts considérables et fragilisait l’approvisionnement des wilayas méridionales.
Comme l’a souligné Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, lors de la cérémonie, “L’implantation de la raffinerie à proximité des champs pétroliers de Hassi Messaoud permettra d’optimiser et d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en carburant pour différents secteurs au Sud de l’Algérie, au lieu du système actuel qui consiste à satisfaire les besoins de ces secteurs via la raffinerie de Skikda.”
Une capacité de production adaptée aux besoins croissants
Avec une capacité de traitement de 5 millions de tonnes par an, la nouvelle installation pourra produire différents types de carburant. Sa mise en service se fera progressivement, avec un démarrage de la production de mazout prévu pour octobre 2027.
Cette première phase répond à un besoin pressant du marché national, particulièrement dans les régions du Sud où la consommation énergétique connaît une forte croissance. Le mazout reste un combustible essentiel pour de nombreux secteurs économiques, notamment la production d’électricité dans les centrales thermiques.
Les avantages de cette nouvelle configuration logistique sont multiples. Outre la réduction évidente des coûts de transport, le projet permettra d’augmenter la capacité nationale de stockage de produits pétroliers, élément stratégique pour la sécurité énergétique du pays.
La raffinerie contribuera également à alléger la pression sur les installations de Skikda et d’Arzew, qui pourront ainsi se concentrer sur l’approvisionnement des régions septentrionales et, potentiellement, développer d’autres activités à plus forte valeur ajoutée.
Au-delà de la satisfaction des besoins du marché national, la capacité de production de la raffinerie a été dimensionnée pour générer des excédents destinés à l’exportation. Comme l’a précisé Rachid Hachichi, “l’exportation à l’avenir de l’excédent des produits de cette raffinerie vers les marchés internationaux fait partie des objectifs de ce projet.”
Enfin, le projet intègre une dimension environnementale, avec “l’adoption de technologies de pointe” visant à réduire l’impact écologique de l’installation. Selon le PDG de Sonatrach, ces équipements permettront de limiter les émissions de gaz à effet de serre, de diminuer le volume de déchets produits et d’améliorer leur gestion.