Dans un entretien accordé au média espagnol El Independiente, l’ancien ministre algérien de la Communication et ex-ambassadeur à Madrid, Abdelaziz Rahabi, revient sur les tensions diplomatiques entre Alger et Paris, le réchauffement des relations avec Madrid, et la persistance du différend sur le Sahara occidental. Il ne s’attend pas à un changement de position espagnole sur ce dossier, même en cas d’alternance, et affirme que la crise franco-algérienne ne connaîtra pas d’apaisement avant les élections présidentielles en France.
L’intensité de la crise entre l’Algérie et la France ne s’atténuera pas avant les élections présidentielles françaises, tandis que le dégel entre Alger et Madrid est réel, bien que la divergence sur le Sahara occidental demeure, a déclaré en substance Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication, dans un entretien accordé au journal électronique espagnol El Independiente.
Ancien ambassadeur à Madrid, Rahabi ne s’attend pas à un changement de position de l’Espagne sur le Sahara occidental, même en cas d’alternance politique. Le dégel en cours entre Alger et Madrid n’est pas, selon lui, un moyen de “compenser” la crise avec la France. “La France a fait de l’Algérie un enjeu de politique intérieure. Le principal débat aujourd’hui tourne autour de l’islam et de l’Algérie. Ils ne connaissent pas les Algériens. Nous avons un accord migratoire. S’ils ne veulent pas le respecter, nous sommes prêts à le rompre. Cela ne nous profite pas. L’intensité de la crise avec la France ne s’atténuera pas avant leurs élections présidentielles. C’est un discours qui profite à toute la droite.”
À la question de savoir pourquoi le dégel s’opère avec l’Espagne, alors que la position du gouvernement de Pedro Sánchez sur le Sahara occidental n’a pas changé, Rahabi répond qu’il s’agit de “notre façon de concevoir la diplomatie”. Il distingue entre une approche souple et pragmatique, qui a sa préférence, et une approche rigide qui mène à l’impasse, chacun campant sur ses positions.
Le PP reste flou dans ses intentions
Rahabi ne nourrit aucune attente particulière quant à une évolution de la position espagnole sur le Sahara occidental. Il estime que le Parti populaire (PP), bien qu’opposé à la décision du gouvernement Sánchez, reste volontairement flou sur ses intentions. “Le Parti populaire critique la position du gouvernement, mais il ne dit pas qu’il va revenir à la position antérieure. Il dit qu’il va respecter les résolutions des Nations unies. C’est une manière de ne pas s’engager.”
Interrogé sur une éventuelle acceptation algérienne du changement de position de Madrid, Rahabi répond : “Non. L’Algérie continue d’entretenir de bonnes relations avec les États-Unis, mais dans les relations internationales, il faut définir son approbation et son rejet. La question sahraouie connaîtra des développements en septembre et octobre. Nous devons suivre de près les travaux du Conseil de sécurité.”