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Ralentissement économique : l’Algérie retombe dans le piège pétrolier (Rapport Banque mondiale)

Par Yasser K
3 juin 2025

L’économie algérienne connaît un ralentissement marqué de sa croissance cette année. Après une performance solide en 2024, la Banque mondiale confirme une décélération du PIB réel à 3,3% en 2025, contre 4,8% pour le secteur hors hydrocarbures l’année précédente. Cette prévision ressort du rapport présenté lundi à Alger par une mission d’évaluation économique de l’institution financière internationale.

“L’Algérie maintient une trajectoire de croissance solide. Toutefois, les équilibres budgétaire et extérieur demeurent très sensibles aux prix du pétrole et du gaz”, a déclaré Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie. Cette vulnérabilité aux cours des hydrocarbures explique en partie les perspectives moins favorables pour 2025.

Selon le rapport de la Banque mondiale, le ralentissement en cours s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les secteurs extractifs devraient se redresser après la baisse de production d’hydrocarbures observée en 2024. D’autre part, les investissements publics, moteur de la croissance récente, se stabilisent cette année. Cette réduction des dépenses publiques constitue un frein à l’expansion économique.

“La baisse de la production d’hydrocarbures, conjuguée à la hausse des importations, a entraîné le retour d’un léger déficit du compte courant, une diminution des réserves de change et un creusement du déficit budgétaire”, précise le rapport. Ces déséquilibres reflètent la dépendance persistante de l’économie algérienne aux revenus pétroliers et gaziers.

L’année 2024 avait pourtant été marquée par des résultats encourageants. Le PIB hors hydrocarbures avait progressé de 4,8%, porté par la consommation privée et l’investissement public. L’inflation avait également reculé de manière significative à 4%, grâce notamment à la bonne performance du secteur agricole qui avait contribué à modérer les prix alimentaires, malgré une pluviométrie limitée.

Vers une économie moins dépendante des hydrocarbures

Face à ces perspectives, la Banque mondiale souligne l’urgence d’accélérer les réformes structurelles. “Accélérer la transformation structurelle est essentiel pour renforcer la résilience et soutenir une croissance durable”, a insisté Kamel Braham lors de la conférence de presse.

Les économistes de l’institution pointent plusieurs priorités pour relancer la dynamique de croissance à long terme. L’amélioration de la productivité figure en tête des recommandations, particulièrement dans l’industrie manufacturière et les services. “Des gains de productivité, en particulier dans l’industrie manufacturière et les services, sont indispensables pour libérer le potentiel de croissance de l’Algérie”, a observé Cyril Desponts, économiste principal pour l’Algérie auprès de la Banque mondiale.

Cette transformation passe par une réorientation progressive de l’emploi vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée. L’objectif affiché est de réduire la dépendance à la dépense publique et aux hydrocarbures, tout en renforçant la capacité de l’économie à absorber les chocs externes.

“Une réorientation vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée, soutenue par un rééquilibrage budgétaire progressif, des réformes ciblées pour stimuler l’investissement privé et une stratégie de développement des compétences, sera déterminante pour bâtir une économie plus résiliente”, a précisé Cyril Desponts.

Les recommandations de la Banque mondiale portent également sur le renforcement du cadre macroéconomique et de la gouvernance économique. L’institution insiste sur la nécessité d’investir dans le capital humain et de promouvoir l’investissement étranger pour faciliter le transfert de technologies et de pratiques managériales performantes.

La diversification économique, le développement des exportations hors hydrocarbures et l’entrepreneuriat féminin figurent parmi les axes de coopération privilégiés entre l’Algérie et la Banque mondiale. Cette dernière s’est déclarée prête à financer des projets dans ces domaines, ainsi que dans les énergies renouvelables, la gestion de l’eau et la modernisation des infrastructures.

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