Le mois sacré devrait commencer dans les prochaines heures. Accueilli souvent avec ferveur par les Algériens, le Ramadhan de cette année intervient dans un contexte socioéconomique difficile.
En effet, le niveau de vie des Algériens est en constante érosion en raison notamment de la hausse des prix de nombreux produits et d’une inflation galopante qui affectent le pouvoir d’achat des citoyens. Une situation née pour l’essentiel des conséquences du COVID sur l’économie mondiale et les marchés mondiaux.
La monnaie nationale a perdu de sa valeur, ce qui a eu comme effet un renchérissement du coût des importations, alors que le pays dépend encore largement de l’étranger pour de nombreux produits. Ce qui n’a pas manqué de se répercuter sur les prix des produits au niveau local. De plus, l’économie informelle et la spéculation ont fini par aggraver la situation, avec des pénuries artificielles et des prix instables.
Malgré quelques hausses décidées par le gouvernement, les salaires n’ont pas suivi l’inflation, ce qui a réduit de façon drastique le pouvoir d’achat des Algériens. Cela sans compter les dépenses courantes (logement, alimentation, transport) qui représentent une part de plus en plus importante dans le budget des ménages. Cette situation fait que beaucoup d’Algériens appréhendent l’arrivée du mois de Ramadhan, devenu au fil des ans une aubaine pour les spéculateurs et certains marchands sans foi ni loi.
Des mesures d’approvisionnement en produits essentiels
Afin d’anticiper les perturbations et autres spéculations qui marquent d’habitude ce mois sacré, le gouvernement a pris les devants pour assurer la disponibilité en qualité des produits sur le marché et la maitrise de la courbe inflationniste.
Parmi les initiatives du gouvernement, l’importation de 17 700 tonnes de viandes rouges, avec un plafonnement des prix du bœuf importé sous vide à 1 200 DZD/kg et du bœuf frais à 1 350 DZD/kg.
Par ailleurs, la production locale d’huile et de sucre a été renforcée, atteignant respectivement 3 600 tonnes et 4 500 tonnes par jour, afin de répondre à la forte demande durant le Ramadhan.
En parallèle, le gouvernement poursuit le renforcement de la disponibilité de l’eau dont la distribution est rationnée dans plusieurs quartiers, notamment de la capitale, Alger.
Dans ce contexte, le ministre Taha Derbal a annoncé que l’exploitation totale des usines de dessalement permettra de couvrir 42 % des besoins en eau potable, contre 20 % actuellement. L’entrée en service de cinq nouvelles stations portera la capacité totale de dessalement à 1,5 million de mètres cubes par jour.