En vue de l’élaboration de la loi de finances 2026, le Chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, a fixé la fin 2025 comme date butoir pour achever le recensement de l’ensemble des domaines de l’État, afin de créer une base de données nationale, a indiqué un communiqué du Conseil des ministres.
Cette mesure s’inscrit, selon le discours officiel, dans une volonté plus large d’accélérer la numérisation de la gestion des biens de l’État, du cadastre et de la conservation foncière, « avec pour objectifs principaux d’améliorer la gestion du patrimoine étatique, de renforcer la transparence et d’optimiser les recettes publiques ».
Par ailleurs, le ministère des Finances avait annoncé « la mise en place des services numériques pour faciliter l’accès aux données foncières, permettant ainsi aux citoyens et aux opérateurs économiques de consulter des informations sur les terrains disponibles et les biens de l’État, de rechercher et de demander des documents, et de suivre en ligne l’état d’avancement de leurs procédures ».
Il est à noter que le recensement des biens de l’État se heurte à plusieurs difficultés majeures. D’abord, les informations sur le patrimoine public sont souvent dispersées entre différentes institutions, ce qui complique leur centralisation et crée un manque de cohérence. À cela s’ajoute le fait que de nombreux documents sont encore conservés sous format papier ou dans des systèmes obsolètes, rendant leur numérisation lente et complexe.
La coordination entre les différentes administrations concernées est également un défi, car elle nécessite une collaboration étroite et continue pour éviter les doublons ou les omissions. Par ailleurs, le manque de moyens techniques, humains et financiers freine la mise en place de solutions numériques efficaces.
Enfin, certains biens présentent un statut juridique flou ou font l’objet de litiges, ce qui entrave leur identification et leur enregistrement dans une base de données officielle. Ces obstacles montrent que le recensement du patrimoine public est un chantier de longue haleine, mais indispensable à une meilleure gestion des ressources de l’État.
Un tel objectif est-il réellement réalisable dans les délais fixés par Tebboune ? Peut-on recenser, d’ici fin 2025, l’ensemble des biens de l’État répartis sur tout le territoire national, malgré les obstacles techniques, juridiques et organisationnels ?