L’appel téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron a déclenché une offensive sans précédent de la droite française. Sur les plateaux comme sur les réseaux sociaux, les ténors conservateurs multiplient les attaques contre ce qu’ils qualifient de “soumission” présidentielle face à Alger.
Éric Ciotti a pris la tête de cette fronde en publiant un message virulent sur son compte X. “Sur l’Algérie, une question simple : où est Monsieur Retailleau ? Pendant des semaines, le ministre de l’Intérieur a montré ses muscles. Mais à la fin, c’est la soumission d’Emmanuel Macron à l’Algérie qui vient de l’emporter ! Les visas seront toujours délivrés par dizaines de milliers et les OQTF non exécutées !”, a-t-il écrit.
Cette charge frontale contre le ministre de l’Intérieur s’est poursuivie sur le plateau de CNews, où le président de l’UDR a enfoncé le clou. “Les ministres n’ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier”, a-t-il déclaré, avant de porter l’estocade : “La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation, elle est insupportable parce qu’elle traduit un recul de notre pays.”
Laurent Wauquiez s’est joint à cette offensive coordonnée en dénonçant sur X “une riposte très graduée et en plus très provisoire”. Le candidat à la présidence des Républicains ne cache pas son pessimisme quant aux résultats de ce rapprochement diplomatique : “On va se retrouver dans 90 jours avec des OQTF dangereux qui seront dans la nature. On ne peut pas l’accepter.”
Pour la droite, cette “relation insupportable” entre Paris et Alger symbolise parfaitement l’incohérence de la politique migratoire gouvernementale. D’un côté, Retailleau qui “affiche des petits muscles” en promettant de renvoyer les clandestins algériens ; de l’autre, un président qui choisit le jour de l’Aïd el-Fitr pour renouer le dialogue avec son homologue algérien.
Cette stratégie d’attaque, articulée autour du concept de “soumission” face à l’Algérie, vise à la fois à décrédibiliser le ministre de l’Intérieur et à renforcer l’image d’un président faible sur les questions migratoires. Un angle particulièrement porteur à l’heure où les tensions sur les obligations de quitter le territoire français occupent une place centrale dans le débat public.
Yasser K.