Le député Abdelkader Yagoubi met les points sur les i. Contrairement à ce que beaucoup d’Algériens établis à l’étranger ont cru comprendre, le nouveau dispositif de renouvellement du passeport biométrique ne permettra pas d’éviter tout déplacement. La demande pourra être faite en ligne, mais le retrait restera obligatoirement en personne.
Dans un long message publié sur les réseaux sociaux, l’élu a tenu à clarifier une annonce récente du ministère de l’Intérieur qui avait suscité beaucoup d’espoir, mais aussi beaucoup de malentendus. “La récente annonce relative au renouvellement à distance du passeport biométrique a suscité beaucoup d’espoir parmi nos compatriotes établis à l’étranger. Il est toutefois essentiel d’apporter des clarifications fondamentales afin d’éviter toute confusion”, écrit-il d’emblée.
Le député, qui travaille sur ce dossier depuis 2023 avec plusieurs ministères (Affaires étrangères, Intérieur, Justice), détaille le nouveau système. Les Algériens de la diaspora pourront désormais créer un compte personnel sur le site du ministère de l’Intérieur et déposer leur demande de renouvellement à distance. Une avancée réelle, comparable au modèle français de l’ANTS (Agence nationale des titres sécurisés), qu’il a pris comme référence dans ses discussions avec les services concernés.
Une contrainte internationale incontournable
Mais attention, prévient-il : “Oui, la demande de renouvellement pourra être déposée à distance, sans déplacement pour constituer le dossier. Mais non, cela ne signifie pas que la présence du titulaire ne sera plus requise lors du retrait du passeport.”
Il explique en effet que le passeport biométrique obéit à une norme imposée par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), qui régit les documents de voyage dans le monde entier. Cette norme, précise Yagoubi, “impose que la remise du passeport soit précédée d’une identification et d’une authentification biométrique en présence”, incluant la vérification des empreintes digitales, la comparaison faciale avec la photo stockée dans la puce électronique, et la validation des données biométriques.
“Il ne s’agit pas d’une simple règle administrative nationale, mais d’une exigence internationale de sûreté conditionnant la reconnaissance de nos passeports dans tous les aéroports du monde”, souligne-t-il. Aucun État conforme aux standards de l’OACI ne peut déroger à cette règle.
“La dématérialisation du dépôt de la demande constitue une avancée réelle et utile. Mais la présence lors du retrait demeure juridiquement et internationalement incontournable”, dit-il. Il insiste pour que la communauté algérienne à l’étranger soit “pleinement informée de cette réalité afin d’éviter toute déception ou tout malentendu”.
En somme, le nouveau système simplifie la constitution du dossier, mais ne supprime pas l’obligation de se présenter physiquement au consulat pour récupérer le passeport. Une demi-avancée, qui devrait néanmoins réduire le nombre de déplacements et faciliter les démarches administratives.
