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Risques d’incendie : pourquoi l’assurance agricole doit devenir obligatoire selon le DG de la CNMA

Par Kheireddine Batache
20 août 2021

Entre adjuvants et opposants, le débat sur l’importance des assurances face aux catastrophes naturelle, notamment les incendies a atteint son paroxysme suite aux derniers événements dramatiques des feux de forêt ayant touché 26 wilayas.

Et pour cause, Le directeur général de la Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA), Chérif Benhabilès, a appelé à une assurance obligatoire pour les agriculteurs avec l’application d’un modèle d’assurance pour les catastrophes naturelles d’origine climatique.

Dans une déclaration à la presse, M. Benhabilès a appelé à la nécessité de mettre en place un modèle d’assurance pour les catastrophes naturelles d’origine climatiques, notant que ce modèle est « prêt et n’attend qu’une activation par les autorités concernées », afin de pouvoir sécuriser le produit agricole contre les risques naturels et réduire la charge sur le trésor public, en plus de fournir aux agriculteurs une expérience dans la gestion des crises et des risques.

 » La chose la plus importante dans l’assurance agricole est la qualité de la gestion des risques et le développement d’une stratégie à cet effet. L’assurance des risques devrait être obligatoire pour l’agriculteur, en vue de pouvoir protéger le produit et permettre à cette catégorie de reprendre son activité dans les plus brefs délais en cas de sinistre », expliqué le responsable.

En 2020, M. Benhbilles avait estimé entre 4% et 5% la part des contrats « assurances agricole » dans l’ensemble du portefeuille client de la CNMA. En effet, il révèle que malgré les campagnes de sensibilisation menées dans plusieurs wilayas à travers un réseau de plus de 560 agences réparties sur le territoire national, et 67 caisses régionales, la CNMA n’a pas atteint le taux d’adhésion nécessaire en assurance agricole, au vu du désintéressement à l’opération d’assurance outre la dépendance des agriculteurs des indemnisations dont ils bénéficient du trésor public en cas de catastrophe. C’est ce qui motive, selon lui, le passage à un caractère obligatoire de cette assurance pour permettre aux agriculteurs d’exercer leurs activités.

Le responsable a expliqué que la possession par l’agriculteur d’un contrat d’assurance permettra de déterminer la valeur de la richesse détenue par chaque agriculteur ainsi que la valeur de la richesse endommagée ce qui confère davantage de rapidité et de transparence aux indemnisations.

Un « nombre réduit » d’agriculteurs touchés par les récents incendies ont souscrit à des contrats d’assurance

S’agissant les grandes pertes subies par les agriculteurs lors des récents incendies qui ont ravagé diverses wilayas, M. Benhabiles a indiqué que l’opération de recensement et d’évaluation était en cours, ajoutant qu’une cellule de vigilance composée d’experts de 10 caisses régionales a été mise en place pour participer à la commission nationale d’évaluation, qui œuvre au recensement des dommages. Les agriculteurs touchés bénéficieront d’une indemnisation en fonction de la valeur des pertes qu’ils ont subies.

Il a également exprimé son regret sur le fait que seulement un « nombre réduit » d’agriculteurs touchés par les récents incendies aient des contrats d’assurance auprès de la CNMA.

Parmi les produits adaptés à ce type de besoins proposés par la CNMA, Benhabiles cite l’offre dite « El Thika (confiance) » pour les familles qui exercent des micro-activités agricoles, avec des propositions différentes en rapport avec les modalités de paiement des primes avec des taux oscillant entre 10 et 20 %, tout en mettant à disposition les experts relevant de la Caisse pour garantir les indemnisations directes en cas de risque subi par cette catégorie.

Des prix subventionnés sont accordés à tout agriculteur pour lui permettre de s’acquitter des paiements par tranches en garantissant les avantages et les facilités adéquates.

Enfin, commentant la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeures et à la gestion des catastrophes, M. Benhabiles a relevé que cette loi n’a pas consacré un volet sur les catastrophes dont subit le produit agricole, soulignant que la sécurité alimentaire constitue une priorité devant être protégée par les meilleurs moyens d’assurance.

Avec APS

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