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RSF saisit Abdelmadjid Tebboune sur la dégradation de la liberté de la presse en Algérie

Par Yazid Ferhat
24 juin 2017
RSF saisit Abdelmadjid Tebboune sur la dégradation de la liberté de la presse en Algérie

Reporters sans frontières (RSF) écrit à Abdelmadjid Tebooune à l’occasion de son installation comme Premier ministre au sujet de la liberté de la presse en Algérie, garantie par l’article 50 de la Constitution de mars 2016.

 

RSF se dit inquiète de la dégradation de la liberté de la presse en Algérie, rappelant que le pays a perdu plus de dix places au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, en pointant à la 134ème place en 2017.

RSF souligne que l’année 2016 a été tragique pour la presse algérienne, notamment après la mort en prison, le 11 décembre dernier, du journaliste-citoyen Mohamed Tamalt condamné pour “outrage à corps constitués” pour des propos publiés sur Facebook. Aucune enquête n’a été ouverte sur les circonstances de sa mort, la famille reste ainsi démunie sans aucun élément d’explications de la part des autorités pénitentiaires.

A cette mort tragique s’ajoutent cette année, l’emprisonnement de deux professionnels des médias, Mehdi Benaissa et Ryad Hartouf en juin ainsi que celle du blogueur Hassan Bouras, condamné pour “outrage à magistrat”, “offense” et “diffamation” en novembre, rappelle encore l’ONG.

La fragilité des médias audiovisuels privés

Dans sa lettre, RSF s’inquiète aussi du sort réservé aux médias audiovisuels privés qui, «  lorsqu’ils sont critiques, se voient quasi-systématiquement harcelés voire fermés, sans aucune consultation de l’instance de régulation », recommandant au gouvernement d’encourager une régulation du secteur qui passerait par « l’Autorité de régulation de l’Audiovisuel (ARAV), instance dont l’autonomie financière et l’indépendance morale doivent être préservées, notamment pour ce qui relève de l’octroi des licences aux chaînes télévisuelles ».

S’agissant de la presse écrite, RSF pointe du doigt le rôle de l’ANEP et des imprimeries publiques pour faire pressions sur les journaux. «  Ces établissements publics devraient revoir les critères de distribution de la publicité publique et les échéanciers imposés de manière soudaine par les imprimeries aux titres de presse », recommande l’ONG qui se dit par ailleurs préoccupée par la «  censure qui s’exerce de plus en plus fréquemment sur internet ». « Nous considérons essentiel que soit respectée la liberté d’informer des journalistes et médias sur internet, en accord avec l’article 50 de la Constitution de mars 2016, qui prévoit que la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie, sans aucune forme de censure préalable », conclut la lettre de RSF.

 

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