Lors de l’entretien exclusif accordé dimanche en soirée à Al24 News, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, a dévoilé un aspect méconnu du débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur la prolongation du mandat de la MINURSO au Sahara occidental.
« L’Algérie était à deux doigts de voter pour la résolution », a-t-il révélé, avant de préciser la raison majeure de son retrait :
« Dans la nuit précédant le vote, nous avons demandé de supprimer une disposition relative à la souveraineté marocaine dans le préambule de la résolution, et on voterait pour le texte. Elle n’a pas été enlevée. C’est pour cela que l’Algérie n’a pas participé au vote. »
Ce texte, adopté vendredi 31 octobre 2025 par 12 voix pour, 2 abstentions (Russie, Mozambique) et l’absence du vote algérien, visait à renouveler pour un an le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental. Mais selon Attaf, le projet initial proposé par le Maroc était fortement déséquilibré.
« Le Maroc voulait faire passer trois idées qui lui tiennent particulièrement à cœur», a détaillé Ahmed Attaf : « Le démantèlement de la MINURSO ou la transformation radicale de sa mission, imposer le plan d’autonomie comme solution unique et exclusive, et tuer définitivement l’idée d’un référendum d’autodétermination. »
La question sensible de la souveraineté marocaine
La souveraineté revendiquée par le Maroc sur le Sahara occidental a constitué l’un des points les plus litigieux. Attaf explique :
« Le principe que le Maroc a tenté désespérément d’inscrire, celui de sa souveraineté sur le Sahara occidental a été enlevé, le texte a été expurgé des deux références qui étaient faites à ce principe dans le dispositif du projet de résolution.»
Cependant, une mention subsiste dans le préambule, là où la portée juridique est moindre, selon l’interlocuteur. « Cette référence est restée dans le préambule, avec moins de force juridique, mais sur le plan du dispositif même du texte, il n’y a absolument plus aucune référence ni à l’État marocain ni à la souveraineté de l’État marocain sur le Sahara occidental. » dit-il.
Dans le texte officiel adopté par le Conseil, soutenu notamment par les États-Unis et la France, le plan d’autonomie marocain est désormais considéré comme une « référence centrale » dans la recherche d’une solution, mais la résolution affirme aussi la nécessité d’une solution conforme à la Charte des Nations Unies, incluant le droit à l’autodétermination.
Attaf a insisté sur le fait que pour l’Algérie : « Le droit à l’autodétermination doit s’exercer conformément à la légalité internationale, conformément à la Charte des Nations Unies. Nous n’acceptons pas que la souveraineté marocaine soit imposée comme un fait accompli. »





