L’opposante tunisienne Sihem Bensedrine, l’une des militantes des droits humains les plus connues du pays, en détention depuis août 2024, a été remise en liberté mercredi 19 février 2025 soir.
Le 14 janvier dernier, cinq mois après son arrestation, l’ancienne présidente de l’Instance vérité et dignité en charge de la justice transitionnelle en Tunisie, aujourd’hui âgée de 74 ans, s’était mise en grève de la faim pour protester contre sa détention et avait dû être hospitalisée. Face à la détérioration de son état de santé, plusieurs ONG s’étaient mobilisées pour demander sa libération
Sihem Bensedrine, a été la présidente de l’Instance vérité et dignité qui a auditionné des milliers de victimes des ères Bourguiba (1957-1987) et Ben Ali (1987-2011). La justice la poursuit notamment pour des soupçons de falsification d’une partie du rapport final de cette instance, mise en place après la Révolution de 2011.
La Cour d’appel de Tunis a ordonné sa libération mais elle reste poursuivie dans cette affaire et interdite de voyager, a précisé à la presse le porte-parole de la Cour, Habib Torkhani.
La libération de Sihem Bensedrine intervient dans un contexte politique tendu en Tunisie. Mardi 18 février, le Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a publié un communiqué dans lequel il s’inquiète des pressions croissantes exercées par le régime contre les opposants politiques, les journalistes et les minorités, qualifiant la situation actuelle d’« alarmante ».