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Energie

Sonatrach gère l’impact du Covid-19 sur le marché gazier international (Attar)

Par Maghreb Émergent 5 août 2020
Méthanier de GNL en mer
Un méthanier de GNL (image d'archive). L'Irak négocie avec le Qatar l'importation de 1,5 million de tonnes par an.

Sonatrach gère l’impact de la pandémie du Covid-19 sur le marché gazier international en s’appuyant notamment sur les flexibilités prévues dans ses contrats gaziers et sur le recours à d’autres solutions, a déclaré le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.

S’exprimant dans un entretien accordé au site électronique britannique S&P Global Platts, M. Attar a affirmé que « les prix du gaz ont chuté à des niveaux historiquement bas », tout en soulignant que « Sonatrach a su gérer cette situation exceptionnelle avec ses clients grâce aux flexibilités prévues dans ses contrats gaziers, mais aussi à travers des solutions qui s’adaptent aux conditions du marché ».

M. Attar a indiqué que « les marchés gaziers souffraient déjà d’une offre excédentaire depuis le début de 2019 et le COVID-19 et la baisse de la demande, qui en a résulté, ont aggravée cette situation ».

« Sonatrach est en discussion permanente avec ses clients pour trouver des solutions consensuelles, notamment en termes de flexibilité opérationnelle afin de faire face à cette situation exceptionnelle », a-t-il fait savoir.

M. Attar a soutenu aussi que les marchés du gaz ont évolué avec l’intervention de plusieurs acteurs assurant le commerce du GNL au niveau des marchés régionaux et proposant plus de diversité dans les contrats et les mécanismes de tarification, et ce, dans le contexte de la concurrence des autres carburants, notamment dans le domaine de l’électricité.

En dépit de ce contexte, Sonatrach reste un acteur « important » sur le marché du gaz et a développé une « réputation de fournisseur fiable », a relevé encore le ministre de l’Energie mettant en avant la stratégie de coopération adoptée par la compagnie nationale et qui est basée sur un esprit gagnant-gagnant, notamment avec ses partenaires européens.

Le ministre de l’Energie a assuré également que « Sonatrach peut honorer ses engagements contractuels et avoir la flexibilité de placer des quantités supplémentaires sur le marché au comptant ».

Il a ajouté qu’un projet est en cours de réalisation au port pétrolier de Skikda devant accueillir de très grands transporteurs de gaz, ce qui permettra, selon lui, d’élargir les options d’approvisionnement en GNL.

Le ministre de l’Energie a aussi, évoqué, la diversification des clients du groupe public en soulignant que la stratégie marketing de Sonatrach est également axée sur l’expansion et la recherche de nouveaux marchés.

Malgré les prix bas actuels et l’environnement difficile, M. Attar a souligné que le gaz resterait un « carburant clé à l’avenir ».

« La situation s’améliorera progressivement et le gaz demeure un combustible de choix et sa part dans le mix énergétique mondial va augmenter », a-t-il encore assuré.

La crise sanitaire, une opportunité pour renforcer le GECF

Par ailleurs, le ministre de l’Energie, qui est aussi président de la réunion ministérielle du GECF prévue à Alger le 12 novembre, a estimé que la crise économique provoquée par la propagation de la pandémie du coronavirus et la baisse consécutive des prix du gaz représentent une « opportunité » pour renforcer le rôle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).

« Cette crise est une opportunité d’innover et d’explorer les voies et moyens de renforcer davantage le GECF », a-t-il relevé, avant de souligner que la dynamique actuelle régissant le marché mondial du gaz n’a pas encore abouti à une quelconque stabilisation des prix.

Appelant à plus de coopération entre les producteurs mondiaux de gaz, M. Attar a mis en avant la différence existant entre les marchés du gaz et ceux du pétrole, d’où la nécessité, a-t-il signalé, d’une importante coopération entre les différents producteurs gaziers pour la stabilité du marché.

Dans ce sillage, le ministre de l’Energie a fait observer qu’il n’existe pas d' »OPEP pour le gaz ».

En juin dernier, le secrétaire général du GECF, Yury Sentyurin, a déclaré qu’il considérait l’OPEP comme un « modèle » pour les activités des groupes exportateurs de gaz.

Il avait également estimé qu’il était « grand temps » de mettre en œuvre les connaissances et les solutions de l’industrie pétrolière et gazière.

L’Algérie, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigéria, les Emirats arabes unis et le Venezuela sont membres des deux organisations (OPEP et GECF).

Le GECF a vu le jour en 2001 et détient environ 70% des réserves mondiales de gaz prouvées, selon les estimations.

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