Le Conseil de la Nation a pris la décision de suspendre ses relations avec le Sénat français, incluant l’arrêt du protocole de coopération parlementaire établi entre les deux institutions en septembre 2015.
Cette mesure fait suite à la visite du président du Sénat français à Laâyoune, ville située au Sahara occidental, territoire dont le statut reste disputé. Dans sa déclaration officielle, le bureau du Conseil, présidé par Salah Goudjil, a qualifié cette visite d’ “acte inacceptable” qui “méprise la légitimité internationale”.
“Le bureau du Conseil de la Nation considère cette démarche comme un défi flagrant et un parti pris scandaleux”, peut-on lire dans le communiqué publié mercredi. Les autorités algériennes y voient une position alignée sur “les politiques coloniales” et contraire aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant le droit à l’autodétermination.
La déclaration fait également référence à ce que le Conseil perçoit comme “la montée de l’extrême droite française et sa domination” sur la scène politique en France, établissant un lien entre ce phénomène et la position adoptée lors de cette visite.
Aussi, l’Algérie tient “le côté français responsable des conséquences de cette visite irresponsable et provocatrice”, justifiant ainsi la rupture immédiate des relations interparlementaires entre les deux chambres.
Cette nouvelle crise marque une escalade sans précédent dans des relations déjà tendues. L’annonce, ce mercredi 26 février, par le Premier ministre français François Bayrou de vouloir “réexaminer la totalité des accords” de 1968 entre les deux pays aggrave encore la situation. Donnant “six semaines” à Alger pour répondre sur ce sujet lié à l’expulsion de ressortissants algériens, il a évoqué une possible “dénonciation des accords” en l’absence de solution.