Un nouveau chapitre s’ouvre dans les relations déjà tendues entre Alger et Paris. Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé, ce jeudi 7 août 2025, la fin de la gratuité accordée à l’ambassade de France pour l’occupation de plusieurs biens immobiliers appartenant à l’État algérien.
Un patrimoine conséquent remis en question
Depuis des décennies, la France bénéficiait d’un vaste patrimoine mis à disposition gratuitement, ou à des conditions symboliques : 61 biens immobiliers à Alger, dont 18 hectares pour l’ambassade et 4 hectares pour la résidence de l’ambassadeur. Cette situation, longtemps tolérée, vient d’être officiellement révoquée.
Le chargé d’affaires français a été convoqué au ministère où une note verbale lui a été remise. Celle-ci annonce la fin de ces avantages et un réexamen des baux conclus avec les offices algériens de gestion immobilière (OPGI). Une délégation française est invitée à Alger pour discuter de nouvelles modalités.
Réciprocité exigée
Alger justifie cette décision par un déséquilibre évident: les représentations diplomatiques algériennes en France ne bénéficient d’aucun traitement comparable. Le gouvernement algérien affirme vouloir « rétablir l’équilibre et la réciprocité » dans ses relations avec Paris. Le message est clair : les privilèges unilatéraux ne sont plus acceptables.
Un geste fort dans un climat tendu
Ce durcissement intervient dans un contexte diplomatique déjà marqué par de nombreux désaccords : restrictions de visas, dossiers mémoriels sensibles, déclarations politiques mal perçues. Cette mesure immobilière vient renforcer un climat de crispation entre les deux capitales.
Mais au-delà du symbole, certains y voient aussi une fenêtre de dialogue. L’invitation adressée à la partie française laisse ouverte la voie à des discussions, sur des bases désormais plus équitables.