Le Conseil du Renouveau économique algérien (CREA) a annoncé mardi l’annulation de sa visite prévue en France et sa rencontre avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF). Un nouveau chapitre dans les relations complexes entre l’Algérie et la France, détériorant davantage le climat diplomatique bilatéral.
Cette décision fait suite à ce que le CREA qualifie de “mesure prise par les autorités françaises”, qui auraient fortement déconseillé à un dirigeant d’une entreprise française de transport maritime de se rendre en Algérie pour concrétiser un projet d’investissement.
Dans son communiqué, le CREA n’a pas manqué de souligner l’incohérence de la position française, notant que cette annulation “contredit les déclarations officielles appelant à l’apaisement et à la normalisation des relations algéro-françaises”. L’organisation patronale algérienne dénonce également une situation contradictoire, déplorant que “les mêmes autorités françaises, qui expriment des préoccupations quant à la participation limitée des entreprises françaises aux appels d’offres internationaux en Algérie, prennent des mesures qui entravent les initiatives d’investissement privés”.
Des relations diplomatiques en dents de scie
Cette nouvelle escalade s’inscrit dans un contexte de relations bilatérales fluctuantes. Après une période de tensions ces derniers mois, une éclaircie semblait se dessiner suite à la visite de Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, en Algérie. Cependant, alors que l’on croyait les relations en voie de normalisation, une nouvelle crise est venue troubler le paysage diplomatique avec l’arrestation d’un agent consulaire algérien en France dans le cadre d’un présumé enlèvement de l’influenceur Amir DZ.
Face à ce que le CREA qualifie de “situation incohérente” et de “signaux négatifs adressés aux acteurs économiques algériens”, l’organisation a jugé qu’il “n’est pas opportun de maintenir sa visite en France ni sa rencontre avec le MEDEF”.
Le communiqué conclut en réaffirmant l’engagement du CREA “en faveur de partenariats internationaux fondés sur la réciprocité, la transparence et le respect mutuel”. L’organisation patronale assure qu’elle “demeure mobilisée pour défendre les intérêts de l’économie algérienne et de ses acteurs”.
Yasser K.