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Maghreb

Arrestations préventives de  »salafistes », le Maroc prévient contre l’apologie du terrorisme

Par Yazid Ferhat 24 décembre 2016

Les arrestations préventives de  »salafistes » au Maroc s’accélèrent depuis l’attentat au camion bélier le 19 décembre sur un marché de Noël à Berlin. Officiellement, de telles arrestations  »préventives » sont légales dans un pays qui a promulgué une sévère loi antiterroriste en 2003 dans le prolongement des attentats de Casablanca.

 

Au Lendemain de l’attentat au camion bélier à Berlin, qui a fait 12 morts et 48 blessés, les autorités sécuritaires marocaines ont durci le dispositif de prévention d’actes terroristes, et arrêté  »préventivement » de supposés salafistes. Selon le journal du Soir  »El Massae », plusieurs  »salafistes » ont été arrêtés pour des raisons préventives par les services de sécurité marocains, notamment pour les interroger. Certains d’entre eux ont été placés en garde à vue, les autres ont été libérés, croit savoir  »El Massae ». Les attentats terroristes dans plusieurs capitales européennes où des Marocains sont impliqués, ont incité les autorités judiciaires et sécuritaires à Rabat à accroitre la surveillance des milieux de la  »salafia djihadia » locale, en particulier à Fès et Meknès, où des arrestations de présumés terroristes ont été effectuées à la fin de l’été. La loi antiterroriste de 2003 donne les pleins pouvoirs à la police pour arrêter et interroger les suspects, ou des individus qui ont été auparavant jugés et inculpés dans le cadre de cette loi. D’autre part, le même journal ajoute que  »ces interpellations surviennent après plusieurs coups de filet de la police à Marrakech et Fès où plusieurs salafistes soupçonnés de préparer des attentats ont été placés en détention. » En outre, plusieurs  »salafistes » marocains ont été arrêtés et condamnés en juillet dernier, juste après l’attaque au camion bélier de Nice (France).

Mise en garde contre l’apologie du terrorisme

 C’est pour prévenir toute action contre la sécurité publique, quelques jours après l’assassinat de l’ambassadeur Russe à Ankara et l’attentat de Berlin que les ministères marocains de la Justice et de l’Intérieur ont mis en garde jeudi 22 décembre contre les propos faisant l’apologie d’actes terroristes.  »Ces actes constituent un crime puni par la loi », indique un communiqué conjoint. Cette mise en garde intervient alors qu’un groupe de personnes a  » clairement exalté, sur les réseaux sociaux, l’acte d’assassinat de l’Ambassadeur russe en Turquie », ajoute le communiqué.  »Etant donné que l’apologie d’actes terroristes constitue un crime puni par la loi, conformément à l’article 218-2 du Code pénal, une enquête a été ouverte par les autorités compétentes, sous la supervision du parquet général, en vue d’identifier les personnes impliquées et engager les procédures juridiques à leur encontre ». Pour les ministères marocains de la Justice et de l’Intérieur,  »ces agissements extrémistes et inacceptables sont aux antipodes des préceptes de l’Islam prônant la tolérance et rejetant tout extrémisme », comme ils sont  »contraires aux constantes de la société marocaine. » Dans le sillage de l’attentat de Berlin, deux Marocains, l’un à Salsbourg (Autriche), l’autre en Allemagne, ont été arrêtés. Le premier est accusé de préparer des attentats terroristes, le second d’être lié aux attentats de novembre 2015 à Paris.

466.000 personnes arrêtées en 2016

Selon des enquêtes judiciaires et des arrestations en 2016 de présumés terroristes appartenant à l’Etat Islamique (EI), le Maroc serait une cache pour des réseaux terroristes  »dormants ». « Il s’agit de cellules dormantes pour effectuer des opérations d’envergure, qui doivent être créées par les islamistes ou les combattant de l’Etat islamique au Maroc », avait  indiqué le directeur du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) Abdelhak Khiame au journal  »Al Massae » au mois de mai dernier. Selon le ministère de l’Intérieur, l’EI compte dans ses rangs plus d’un milliers de marocains. Par ailleurs, les services de sécurité marocains ont arrêté depuis le début de l’année 2016 plus de 466.000 personnes. Selon la direction générale de la sûreté nationale (DGSN),  »ces interpellations concernent toutes sortes de délits ou de crimes et vont des agressions aux vols en passant par le trafic de drogue et le grand banditisme. »  »23% des personnes arrêtées par les services de police étaient sous le coup d’un avis de recherche, soit environ 150.000 individus », alors que le trafic de drogue et de psychotropes a concerné 89.910 personnes, en hausse de 12,31% par rapport à 2015, selon le bilan de la DGSN. Dans la foulée, 107 tonnes de haschich, une tonne d’héroïne, plus de 1,2 million de comprimés ecstasy et psychotropes ont été saisis lors de ces opérations.

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