Le quota national a été relevé à 2 460 tonnes pour 2025-2026. Mais l’essentiel des captures partait jusqu’ici brut à l’export. La première ferme de grossissement du pays vient d’être inspectée à Tlemcen.
Alors que ses prises de thon rouge étaient exportées sans transformation, l’Algérie tente de capter davantage de valeur ajoutée en développant l’engraissement local. C’est le sens de la visite effectuée à Tlemcen par le ministre de l’Agriculture, Yacine El-Mahdi Oualid, qui a inspecté la première exploitation du genre dans le pays. Comme si Alger prenait acte du retard accumulé face aux leaders méditerranéens.
L’Espagne et l’Italie dominent ce segment depuis plusieurs décennies. À titre de comparaison, l’Espagne dispose d’une dizaine de fermes industrielles et exporte l’essentiel de sa production vers le Japon, où le thon engraissé se négocie plusieurs dizaines d’euros le kilo. L’Algérie, elle, n’en comptait aucune jusqu’à présent.
Une infrastructure logistique en construction
Dans le détail, la visite ministérielle a permis d’inaugurer une halle à marée d’une capacité supérieure à 10 000 tonnes par an. Cette plateforme recevra les captures méditerranéennes, mais aussi celles issues de la pêche hauturière dans les eaux mauritaniennes. L’accord bilatéral avec Nouakchott permet aux navires algériens d’opérer dans l’Atlantique; un levier de diversification que le ministère entend exploiter.
La présence de l’ambassadeur de Mauritanie aux côtés du ministre illustre l’importance de cet axe. À Honaine, une zone d’activités dédiée à l’aquaculture a été lancée. Des projets de cages flottantes sont en cours.
Faible consommation intérieure
De son côté, le marché domestique reste sous-développé. La consommation de poisson en Algérie figure parmi les plus basses du bassin méditerranéen. Plusieurs facteurs entrent en jeu, à savoir habitudes alimentaires, prix élevés et chaîne du froid défaillante.
Rien ne laisse présager un décollage rapide de la demande intérieure. Pour rentabiliser la filière, l’objectif devrait être de viser l’export haut de gamme tout en structurant un circuit local. La visite d’ateliers de construction navale opérés par une main-d’œuvre algérienne suggère une volonté d’intégration verticale.