À Tikjda, au cœur du Djurdjura, l’hiver ne se limite plus à la neige et au silence des forêts. Cette semaine, la station climatique de Bouira accueille le 1er Festival national hivernal de tourisme, de sport de montagne et de sensibilisation environnementale, un rendez-vous qui marque une véritable dynamique pour un secteur longtemps sous-exploité malgré un potentiel immense.
Du 10 au 13 décembre, plus de 150 participants venus de sept wilayas — d’Alger à Tlemcen, en passant par Tizi Ouzou et Béjaïa — convergent vers Tikjda pour célébrer la Journée mondiale de la montagne et raviver l’envie de découvrir le massif du Djurdjura, l’un des plus beaux joyaux naturels du pays.
Un festival qui réveille un secteur endormi
Initiée par la Direction du tourisme de Bouira, en partenariat avec le Parc national du Djurdjura, cette première édition s’inscrit dans la célébration du centenaire de l’alpinisme en Algérie. L’ambition est claire : revaloriser le tourisme de montagne et mettre en avant des richesses naturelles souvent oubliées dans les stratégies de développement.
Depuis quelques années, les randonnées et sorties en altitude connaissent un regain d’intérêt chez les Algériens comme chez les visiteurs étrangers. Chaque week-end, les hauteurs du Djurdjura attirent des centaines de marcheurs, familles et sportifs. Mais cette affluence souffre encore d’un manque criant de coordination : parkings saturés, embouteillages, randonneurs égarés. Plusieurs interventions de la Protection civile ont été nécessaires pour secourir des groupes coincés dans le brouillard ou surpris par la nuit.
Des activités pour structurer un tourisme durable
Au programme : expositions, formations au secourisme, ateliers dédiés aux sports de montagne, campagnes de nettoyage, conférences sur la biodiversité du parc et randonnées encadrées. L’objectif est simple : professionnaliser la pratique, créer des réflexes de sécurité et sensibiliser les visiteurs à la fragilité des écosystèmes.
Cette dynamique pourrait devenir un modèle. Si l’Algérie veut réellement faire du tourisme de montagne un levier économique, à l’image du Maroc, de la Turquie ou de l’Autriche, elle devra multiplier ce type d’initiatives, structurer les circuits, développer les capacités d’hébergement et accompagner la professionnalisation des guides locaux.