La deuxième campagne de plongée et de recherche archéologique sous-marine a été lancée lundi depuis le port de Tipasa, conformément aux recommandations du Comité du patrimoine mondial visant à élargir la zone de protection du site archéologique classé de Tipasa.
Cette opération, inscrite dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du ministère de la Culture et des Arts, a été officiellement lancée par le directeur local de la culture, Boubekeur Arous. Elle mobilise onze plongeurs, archéologues et chercheurs représentant plusieurs institutions et organismes nationaux, dont le Musée public national maritime, l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), le Centre national de recherche en sciences marines et en aquaculture de Bou Ismaïl, ainsi que la direction de la culture et des arts de la wilaya, a précisé M. Arous à l’APS.
Tout au long de cette campagne, prévue jusqu’en septembre, l’équipe procédera à des plongées afin de récupérer divers objets archéologiques dont l’emplacement avait été identifié lors de la première opération menée en avril dernier. Elle entreprendra également des recherches pour découvrir d’éventuelles nouvelles pièces archéologiques sur le site.
Selon M. Arous, cette initiative scientifique et culturelle vise à délimiter la zone tampon de l’extension maritime du site archéologique, afin de prendre des mesures de protection appropriées au cours de l’année 2025. Elle a également pour objectif de vérifier l’hypothèse de l’existence d’une cité antique submergée et celle d’un port datant de la préhistoire, plus précisément de l’époque phénicienne, et d’en identifier les structures et les limites.

Les diverses études antérieures sur le port antique de Tipasa ont permis de définir un périmètre de prospection, destiné à évaluer et analyser les données recueillies. « Nous avons pu constater la présence des structures portuaires suggérées (brise-lames, jetées) grâce aux matériaux utilisés dans leur construction et à leur position (élévation du fond). Par ailleurs, les restes d’amphores qui jonchent plusieurs secteurs du bassin évoquent une activité portuaire datée jusqu’ici entre le IVe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle », peut-on lire dans un exposé publié par Rafik Khelaf dans la revue du Centre universitaire de Tipasa.
L’étude conclut que « la présence d’édifices que l’on retrouve habituellement dans les ports (citernes, magasins…), dans le périmètre immédiat du site de Sainte Salsa, offre une vision élargie sur la dynamique du commerce et sur l’espace portuaire, une vision corroborée par la présence d’une structure rocheuse taillée (formant quai). Cependant, nous n’aurons la certitude irréfutable de son existence qu’au terme d’études et d’analyses futures ».
