Présente à la 33ᵉ Foire de la production nationale à la Safex d’Alger, TIRSAM Algeria ne se contente plus d’exposer ses véhicules : l’entreprise affiche désormais un plan de marche précis. Basée à Batna, la société entend passer d’un démarrage sous tension à un rythme de croisière capable de répondre à la demande nationale en camions en l’espace d’une année.
Son directeur général, Samir Maalla, assume le diagnostic sans détour : en 2025, l’offre n’a pas suivi l’appétit du marché, mais dès 2026, l’objectif est de produire et d’assembler 65 000 camions en Algérie, avec une montée progressive.
« Dans un an, on va satisfaire la demande »
Le dirigeant ne cherche pas à maquiller les difficultés des débuts. Les derniers mois ont été marqués par la saturation du site de réservation, certains clients allant jusqu’à s’inscrire trois ou quatre fois pour espérer obtenir un véhicule.
Une situation qui reflète à la fois la rareté de l’offre sur le marché et l’ampleur de l’attente autour de TIRSAM. « C’est vrai qu’il y a eu un manque de notre part, nous n’avons pas réussi à satisfaire le client. Mais pour satisfaire un client, il faut lui vendre, c’est aussi simple que ça. Cette année, la demande était énorme, impossible à absorber. Dans un an, nous allons répondre à la demande des Algériens », résume Samir Maalla.
Pour tenir cet engagement, l’entreprise s’appuie sur trois leviers. D’abord, l’augmentation des capacités industrielles à Batna, où près de 1 000 salariés travaillent déjà sur les chaînes d’assemblage, avec un accent mis sur la formation des jeunes profils techniques.
Ensuite, la construction d’un réseau national de points de vente et de services, afin de sortir de la logique du « tout en ligne » et de se rapprocher des transporteurs, des PME et des particuliers.
Enfin, l’intégration progressive de la sous‑traitance locale : TIRSAM vise 30% de pièces produites en Algérie à l’horizon 2026, conformément aux orientations des pouvoirs publics, pour réduire la facture d’importation et sécuriser les approvisionnements.
Bus et véhicules accessibles : la deuxième vague
Au‑delà du camion, TIRSAM prépare déjà sa deuxième vague industrielle. Dès janvier, la société lancera la fabrication locale de bus, du modèle de 15 places aux grands véhicules de 100 places. Mis sur le marché entre février et mars, ils seront dotés de caméras avant, arrière, intérieures et extérieures, de moteurs répondant aux standards Euro 3, de systèmes de sécurité renforcés et de sièges en cuir.
L’ambition affichée est claire : proposer des véhicules qui n’ont « rien à envier aux bus européens », tout en restant alignés sur le pouvoir d’achat des clients locaux.
Dans le même esprit, un programme de camionnettes et de petits bus à environ 1,4 million de dinars est en préparation, ciblant les artisans, les transporteurs scolaires, les collectivités et les petits opérateurs économiques.





