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Tosyali annonce des investissements à Oran et se propose de promouvoir la destination Algérie

Par Yazid Ferhat
24 novembre 2014
Tosyali holding va investir 100 millions de dollars pour doubler les capacités de son complexe sidérurgique d’Oran

Appelée à devenir le « plus important complexe sidérurgique du pourtour méditerranéen » une fois les extensions réalisées, l’usine Tosyali d’Oran est le modèle sur lequel se sont basées les autorités algériennes et turques pour convaincre les investisseurs  de venir en Algérie.  

 

Tosyali holding va investir 100 millions de dollars américains pour doubler les capacités de son complexe sidérurgique d’Oran. C’est ce qu’a annoncé Fuat Tosyali, président du Conseil d’administration de Tosyali Holding qui contrôle cette usine d’acier d’une capacité de production de 1,7 millions de tonnes/an et qui sera portée à 4 millions de tonnes/an. Invité à présenter sa « succès story » lors du forum d’affaires algéro-turc tenu mercredi 19 novembre dernier à l’hôtel Sheraton d’Alger, Fuat Tosyali a mis en valeur son usine d’aciers et ce qu’elle représente en termes de création de  richesse et d’emploi, il a plaidé la cause des investisseurs turcs qui réclament plus de facilités et s’est proposé de promouvoir l’image de l’Algérie dans le monde des affaires à l’étranger. « Nous commençons bientôt la réalisation des extensions de l’usine d’Oran. Nous allons en faire le plus grand  complexe sidérurgique en Méditerranée. Notre usine a pu générer un millier d’emplois directs et des milliers d’autres indirects. Je vais m’ériger, personnellement en ambassadeur de l’Algérie dans le monde. Je vais dire à tous mes amis de venir investir en Algérie parce qu’elle recèle des opportunités d’affaires », a-t-il déclaré en s’adressant aux officiels et aux entrepreneurs algériens et turcs ayant pris part à ce forum d’affaires algéro-turc, qui  a été rehaussé par la présence du président turc Recep Tayyip Erdogan. Un plaidoyer appuyé  par ce dernier qui a appelé les investisseurs turcs à prendre des risques et a fait un peu de pédagogie auprès des  politiques algériens aussi, les invitant à être  plus flexibles : « Le risque est une constante de la vie, aussi bien en économie qu’en politique (…). Bien sûr qu’il doit  y avoir des conditions aux investissements, c’est pourquoi je dis aux investisseurs de faire avec et prendre des risques. Mais, il ne faut pas aussi perdre de l’esprit que la création d’emplois est bénéfique aux hommes politiques. Les emplois créés se mettent souvent à l’actif des politiques »a souligné M .Erdogan .    

Contraintes et opportunités d’affaires

Quant aux contraintes liées à l’investissement, soulevées par les entrepreneurs turcs, c’est le président du conseil d’affaires algéro-turc, Emre Aykar qui s’est chargé de les énumérer. Il a exprimé la volonté de la Turquie de signer  un accord de libre échange avec l’Algérie en axant son réquisitoire sur trois écueils principaux. Premièrement, le paiement de la caution bancaire pour les entreprises du BTP notamment. « Les banques algériennes n’acceptent pas les garanties des banques turques et le recourt à une tierce banque génère des surcoûts et amoindrit la compétitivité des entreprises turques », a-t-il expliqué. Deuxièmement, le problème des cotisations  à la sécurité sociale, doublement payées par les entreprises turques, en Algérie et en Turquie. « Convenons qu’elles (les cotisations, Ndlr) soient payées ou en Algérie, ou en Turquie », a-t-il suggéré. Troisièmement, les visas et les permis de travail pour les travailleurs turcs. « Les procédures sont compliquées et nécessitent plusieurs déplacements », a-t-il regretté. Il convient de rappeler dans ce contexte, qu’Erdogan avait sollicité du gouvernement algérien lors de son précédent déplacement en Algérie en juin 2013 , la suppression du visa pour faciliter la circulation des personnes entre l’Algérie et la Turquie. Une proposition que le gouvernement algérien avait diplomatiquement rejetée, pour des raisons sécuritaires. Lors de ce forum qui a vu la participation de 250 entrepreneurs turcs dont une bonne cinquantaine active dans le secteur des BTP, les autorités algériennes ont fait valoir d’autres avantages. Surtout le coût des facteurs dont l’énergie qui  coûte dix fois moins cher que les prix appliqués sur les marchés internationaux. Ainsi, le directeur général de l’Agence nationale de du développement de l’investissement (ANDI), M. A. Mansouri, a précisé les tarifs appliqués aux industriels : « Le gaz de 0,18 à 0,37 euro/Th, la gasoline à 0,23 euro/litre, Diesel 0,137 euros/litre et l’électricité à 1,14 euro/100Kwh (en moyenne) ». Le DG de l’ANDI a également  rassuré les investisseurs sur leurs droits de propriété, soulignant que l’Algérie a ratifié 48 accords sur la protection des investissements et 27 autres sur la non double imposition, il a indiqué que  le nombre d’offres de partenariat recensées par son agence s’élève à : « 204 dont 119 offres privées et 85 offres d’entreprises publiques et ce, dans différents secteurs d’activités, dans une logique de substitution aux importations (acier, médicaments etc.) ou autres (énergies renouvelables, agricultures, pêches, etc.) ».

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