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Maghreb

« Tout va bien » avec Riyad, assure Alger, et « c’est la météo qui a compliqué l’évacuation des Algériens du Yémen »

Par Yacine Temlali
9 avril 2015
Les ressortissants algériens et maghrébins évacués du Yémen, à leur arrivée à Alger, le 4 avril dernier (photo publiée sur le site de l’APS).

Cette déclaration se veut une réponse aux informations qui ont circulé ces derniers jours sur les circonstances tendues dans lesquelles s’est opérée l’évacuation des ressortissants algériens et maghrébins du Yémen, où l’Arabie saoudite, avec ses alliés, mène des opérations militaires contre les milices houthites*.

 

  

Tout va bien entre Alger et Riyad, a affirmé mercredi le ministère algérien des Affaires étrangères en réponse aux révélations parues dans la presse algérienne sur les circonstances particulièrement difficiles et tendues de l’évacuation des ressortissants algériens et maghrébins de la capitale yéménite Sanaa.

Dimanche 5 avril, Akram Kharief révélait, dans impact24.info et sur le sitesecretdifa3.net, que l’avion d’Air Algérie avait été interdit de traverser l’espace aérien saoudien et avait été contraint de rebrousser chemin vers le Caire avant de revenir quarante-huit plus tard effectuer l’opération d’évacuation.

Une opération mouvementée qui confirme, selon le récit du journaliste, que la « tension est à son paroxysme entre l’Arabie Saoudite et l’Algérie » en raison du refus de cette dernière de « participer à la guerre au Yémen ».

Dans l’édition d’El Watan du mercredi 8 avril, la journaliste Salima Tlemçani, a publié un long témoignage du commandant du vol 5600 d’Air Algérie, Morad Aomraoui, qui confirme amplement que l’opération n’a pas été du tout repos et a rencontré l’hostilité manifeste des Saoudiens.

A l’approche de Djeddah, la tour de contrôle leur a signifié l’interdiction de traverser l’espace aérien saoudien. Dans l’impossibilité de faire demi-tour, l’avion a été contraint de tourner en rond en attendant le retour de la compagnie qui finalement leur demande de rejoindre Le Caire.

L’avion finira par repartir 48 heures plus tard pour effectuer l’opération d’évacuation. Le commandant de bord a de nouveau ressenti « l’hostilité » des Saoudiens.

« Ils assuraient le contrôle de l’espace aérien, mais aussi de l’aéroport de Sanaa. Ils faisaient pression sur les agents yéménites pour qu’ils ne nous assistent pas. D’ailleurs, ce sont les membres de l’équipage qui ont assuré l’embarquement des bagages et des passagers… ».

Malgré ce témoignage direct du commandant de bord de l’avion qui s’est chargé de l’évacuation, la diplomatie algérienne a affirmé que tout s’est déroulé correctement et avec la peine coopération des autorités saoudiennes.

 

Une panne et la météo, selon Alger

 

« Les propos sur un prétendu malentendu sont dénués de tout fondement car le rapatriement du Yémen de nos nationaux, s’est effectué en parfaite et totale coordination entre l’Algérie, l’Arabie saoudite et les autres pays concernés », a déclaré mercredi à l’agence APS, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Chérif.

« Les relations qui unissent l’Algérie et le Royaume d’Arabie saoudite sont solides, séculaires et exceptionnelles. Elles connaissent un développement constant et permanent », a-t-il affirmé en ramenant les péripéties de l’opération d’évacuation à une simple « panne » conjuguée à des conditions climatiques « défavorables ».

« Une panne, réparée sur place au Caire et des conditions climatiques défavorables (tempête de sable) ont retardé le décollage de l’avion algérien à destination de Sanaa bien qu’il ait obtenu, trois fois de suite, les autorisations nécessaires », a-t-il affirmé en insistant sur le fait que « ces mêmes conditions climatiques avaient retardé des opérations de rapatriement mises en place par d’autres pays ».

« Les contacts et la coordination étaient maintenus en permanence entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et au plus haut niveau et nos relations avec nos frères au royaume d’Arabie saoudite sont aujourd’hui plus fortes que jamais », a ajouté Abdelaziz Benali Chérif.

Tout va bien donc pour la diplomatie. Malgré le témoignage du commandant de bord d’Air Algérie qui était, c’est le cas de le dire, aux « premières ».

 

(*) Cert article a été publié initialement sur le Huffington Post Algérie.

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