Le Parquet de Bir Mourad Raïs a annoncé, samedi 27 septembre, de premières inculpations dans l’enquête sur la tragédie du stade du 5-Juillet. Le 21 juin, à l’occasion de la rencontre entre la JS Magra et le MC Alger, quatre personnes avaient trouvé la mort et plusieurs autres avaient été blessées dans des bousculades survenues à l’intérieur de l’enceinte.
À l’issue de plusieurs semaines d’investigations, le juge d’instruction a retenu des charges contre sept responsables du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Parmi eux figurent Yacine Kada, directeur général chargé de la gestion du complexe, Mohamed Hadj Ali, chef de l’unité du stade, son adjoint Belkacem Belmadani, ainsi qu’Ali Attouche, directeur des équipements et de la maintenance. Trois autres cadres techniques ont également été mis en cause.
Les inculpations portent sur des faits de « négligence et défaut de précaution ayant entraîné la mort et des blessures » et d’« abus de fonction », au titre des articles 288, 289 et 442 du code pénal ainsi que sur l’article 33 de la loi de lutte contre la corruption.
Des mises en détention provisoire
Le magistrat instructeur a ordonné la mise en détention provisoire de quatre d’entre eux. Il s’agit du directeur général, l’adjoint du chef d’unité, le directeur de la maintenance et le chef d’atelier technique. Les trois autres prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire. Le parquet a indiqué que l’information judiciaire se poursuivait et qu’il tiendrait le public informé de toute évolution.
Le drame du 5-Juillet a ravivé les interrogations récurrentes sur la sécurité des enceintes sportives en Algérie. Infrastructures vieillissantes, gestion administrative fragmentée, absence de procédures claires de régulation : autant de failles mises en lumière par un accident qui a choqué l’opinion publique. La qualification judiciaire d’« abus de fonction » souligne, au-delà de la seule négligence, la responsabilité des pratiques de gouvernance dans l’entretien et la sécurité des équipements collectifs.