L’Algérie s’apprête à accueillir à nouveau les bus de marques chinoises et même coréennes, symbole d’un renouveau dans le secteur du transport terrestre. Après une pause forcée due à des circonstances judiciaires, les constructeurs asiatiques relancent leurs activités en Algérie.
C’est le cas du Chinois Higer, qui relance son unité d’assemblage à Sétif, marquant ainsi son retour sur le marché algérien. Une annonce faite par le ministre des Transports, Saïd Sayoud, devant la commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Cette relance s’inscrit dans un contexte de modernisation urgente du parc de transport algérien, vieillissant et insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population. Avec plus de 70 % des citoyens dépendant du transport terrestre, le gouvernement mise sur des partenariats stratégiques pour renouveler et élargir son parc de bus, que ce soit pour les trajets urbains, interwilayas ou intercommunaux.
Higer, un acteur clé pour répondre à la demande
Le retour de Higer en Algérie est une excellente nouvelle pour le secteur. Le constructeur chinois, connu pour ses véhicules robustes et adaptés aux marchés émergents, avait dû suspendre ses activités en 2019 suite à l’incarcération de son partenaire local, Ahmed Mazouz, dans le cadre de la vaste opération anti-corruption post-Bouteflika. Aujourd’hui, Higer reprend du service et compte jouer un rôle majeur dans la production locale de bus, aux côtés de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et du sud-coréen Daewoo.
Le ministre a rappelé que la SNVI, bien qu’en phase de développement, produit actuellement 104 bus destinés aux wilayas d’Annaba, Constantine et Oran. Cependant, cette capacité reste insuffisante pour couvrir les besoins nationaux. C’est là que Higer et Daewoo entrent en jeu. Leur installation dans les wilayas de Sétif et Chlef, respectivement, permettra de booster la production locale et de répondre à la demande croissante.
Une collaboration gagnant-gagnant
Le retour de Higer en Algérie n’est pas seulement une bonne nouvelle pour le secteur du transport, mais aussi pour l’économie locale. En relançant son unité d’assemblage à Sétif, le constructeur chinois contribuera à la création d’emplois et au transfert de technologies, tout en renforçant la coopération sino-algérienne.
Quant à Daewoo, son retour marque également un tournant. Le constructeur sud-coréen, qui avait été un acteur majeur du marché algérien dans les années 1990, revient avec l’ambition de retrouver sa place de leader. Ensemble, Higer et Daewoo devraient permettre à l’Algérie de combler son déficit en matière de transport public et d’offrir des solutions modernes et durables à la population.