C’est une journée que les 650 passagers de la traversée Sète–Béjaïa ne sont pas près d’oublier. Samedi 13 décembre, le navire Fantastic de la compagnie italienne GNV, attendu au départ à 6 heures du matin, n’a finalement quitté le port de Sète que dans la soirée, après plus de seize heures de retard. Des voyageurs venus du nord de la France, de la région parisienne, mais aussi de Belgique, d’Angleterre, d’Allemagne ou des Pays-Bas se sont retrouvés bloqués devant l’entrée du port, sans information claire ni prise en charge structurée.
SMS contradictoires, attente interminable et tensions croissantes
Selon le quotidien local Midi Libre, les passagers ont reçu en pleine nuit un premier message les informant que le départ ne pourrait pas avoir lieu comme prévu, avant d’être abreuvés, toute la journée, de SMS successifs annonçant des reports à 10 heures, 12 h 30, 14 heures, puis 16 heures. Il aura fallu attendre 16 h 51 pour que GNV confirme enfin un nouveau créneau de départ à 19 h 30, invitant les clients à se présenter au check-in et présentant des excuses pour « le désagrément ». Entre-temps, des scènes de tension se sont multipliées devant le port : certains passagers ont passé la nuit dans leurs véhicules, d’autres étaient accompagnés de personnes âgées ou malades, épuisées par l’attente.
Midi Libre évoque une réquisition judiciaire du navire et une mise « sous enquête » dans le cadre de la recherche d’un individu et de matériel informatique, une mesure qui aurait été décidée dès la veille. Les voyageurs, eux, s’indignent d’avoir pu acheter des billets jusqu’au dernier moment, alors que la compagnie savait que le bateau ne partirait pas à l’heure. Sur place, aucun représentant clairement identifié de GNV n’a pris la parole pour expliquer la situation, laissant la police municipale de Sète gérer la circulation et tenter d’apaiser la colère des familles.
En fin d’après-midi, la situation s’est progressivement débloquée et l’embarquement a pu commencer. Le ferry a quitté le port avant 22 heures, avec environ seize heures de retard sur l’horaire initial et un goût amer pour des passagers qui dénoncent à la fois l’opacitétrav de la communication et l’absence de véritable accompagnement. À ce jour, aucune communication détaillée de la compagnie n’est venue éclairer publiquement les raisons précises de ce long blocage, au-delà des éléments rapportés par la presse locale.