L’économie tunisienne devrait croître à un rythme plus faible que prévu en 2025, selon une récente note d’analyse de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), publiée le 23 avril. La croissance est désormais estimée entre 2% et 2,3%, contre 3,2% initialement prévus par la Loi de Finances 2025.
Ce ralentissement s’explique notamment par les turbulences économiques mondiales, aggravées par les mesures tarifaires imposées par les États-Unis à plus de 100 partenaires commerciaux, dont la Tunisie. Si la baisse des prix du pétrole (Brent à 65 $) et du blé (209 $ la tonne) offre un léger répit aux entreprises tunisiennes, la contraction de l’économie européenne, principal partenaire commercial, risque d’impacter négativement les exportations, en particulier dans les secteurs du textile, des composants électroniques et de l’agroalimentaire.
L’IACE appelle à relancer l’investissement pour préserver la souveraineté économique, limiter la dépendance extérieure et adapter la stratégie commerciale du pays à un contexte mondial instable. Parmi ses recommandations : entamer des négociations avec les États-Unis, stimuler la productivité, mobiliser les transferts informels des Tunisiens Résidant à l’Étranger (TRE) et encourager les investissements directs étrangers, notamment dans les énergies renouvelables et les nouvelles technologies.
L’Institut préconise également une politique monétaire prudente, une révision du taux directeur pour soutenir les entreprises et les ménages, ainsi que des mesures pour limiter les pertes d’emplois et rassurer les investisseurs étrangers.
Rappelons que selon les prévisions du FMI, la croissance tunisienne ne dépasserait pas 1,4% en 2025 et 2026, un taux identique à celui enregistré en 2024. L’agriculture reste, pour l’heure, le principal moteur de l’économie avec une progression de 12,1% en fin d’année dernière.