M A G H R E B

E M E R G E N T

Maghreb

Tunisie : Outre le financement, le secteur de la céréaliculture a besoin d’une mise à niveau

Par Maghreb Émergent 24 octobre 2014
Tunisie Céréales

Tunisie Céréales

 

Les principales problématiques du secteur de la céréaliculture en Tunisie sont la baisse de la fertilité des terres exploitées, le faible rendement des grandes cultures, et la hausse des coûts de production.

Le directeur général de l’office des céréales (OC) Taoufik Saadi a déclaré, jeudi, à Tunis, que les besoins de financement de la saison des grandes cultures (2014/2015) sont estimés à environ 65 millions de dinars (MD). Près de 6.000 agriculteurs opérant dans ce domaine bénéficieront de ces financements, a-t-il ajouté. Intervenant lors d’une journée d’étude organisée à l’institut national d’agronomie de Tunisie (INAT) sur le thème « vers un système céréalier plus efficient », il a indiqué que les crédits octroyés, jusqu’à la fin du mois d’octobre 2014, ont atteint environ 13 millions de dinars. Durant la même saison, près de 340.000 quintaux de semences sélectionnées seront mis à la disposition des agriculteurs, a-t-il souligné, ajoutant que le prix du quintal de blé dur a été fixé à 15 dinars, le blé tendre (9 dinars) et l’orge à 12 dinars le quintal. Le responsable a précisé, par ailleurs, que les préparatifs pour la saison 2014/2015 qui ont démarré, depuis juillet 2014, avancent bon train malgré quelques perturbations au niveau de l’approvisionnement en l’un des engrais. A rappeler que les superficies consacrées aux grandes cultures en Tunisie sont estimées à 1,5 million d’hectares (30% des superficies labourées). Près de 240.000 agriculteurs (51% du nombre total d’agriculteurs) opèrent dans ce secteur. Les céréales représentent 13% du produit intérieur agricole brut et 50% du volume des importations alimentaires. L’autosuffisance en blé tendre se situe entre 78 et 80%, contre 22% pour le blé dur et entre 45 et 60% concernant l’orge. La production nationale de céréales a atteint, au cours de la saison 2013/2014, près de 23,4 millions de quintaux, contre environ 13 millions de quintaux durant la saison 2012/2013. Le nombre de centres de collecte de céréales a atteint 15.

Accélérer la résolution des problèmes structurels

De son côté, le président du syndicat national des agriculteurs (SYNAGRI) Leith Ben Becher, a souligné, jeudi, que « l’accélération de la résolution des problèmes financiers, techniques et structurels dont la céréaliculture souffre en Tunisie est devenue un impératif ». Le représentant du SYNAGRI Aziz Bouhjiba, a résumé les solutions en l’octroi des crédits nécessaires pour promouvoir la recherche scientifique agricole dans le domaine des grandes cultures, l’adaptation de la formation en agronomie aux besoins du secteur, outre la réforme de la vulgarisation agricole. Lors d’une journée d’études tenue à l’initiative du SYNAGRI avec le concours de la chambre nationale des groupements et des silos, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), sur le thème « vers un système céréalier plus efficient », Bouhjiba a recommandé de revoir les prix des céréales en tenant compte de l’augmentation des coûts de production. Il s’agit, également, de résoudre la question de l’endettement des agriculteurs, de revoir les conditions d’octroi des crédits d’investissement et ceux saisonniers, en plus de la promotion de l’assurance agricole. Bouhjiba a mis l’accent sur la nécessité de réactiver le Fonds national des catastrophes, de promulguer la loi régissant les coopératives, de moderniser les méthodes de contrôle, de régulation et d’arbitrage des administrations concernées par le secteur, de garantir l’application d’une échelle de calibrage équitable et de réexaminer le rôle de l’Office des céréales (OC). Les principales problématiques dont le secteur de la céréaliculture souffre en Tunisie sont la baisse de la fertilité des terres exploitées, le faible rendement des grandes cultures, la hausse des coûts de production et l’inefficience du cadre juridique réglementant la relation entre les agriculteurs et les collecteurs. Viennent s’ajouter à l’ensemble de ces difficultés, la faible capacité de stockage des céréales ce qui a augmenté la pression sur le parc du transport terrestre au vu de la détérioration du ferroviaire sans oublier la régression de l’investissement dans le secteur des grandes cultures. Le représentant de la chambre syndicale des collecteurs et stockeurs de céréales Lazhar Ouchani, a relevé l’absence du cadre juridique des collecteurs (cahier des charges) et le manque de capacité de stockage des centres de collecte, notamment lors des moments de pointe, en plus de la vétusté des centres relevant de l’OC.

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Actualités

Sommet Madrid–Rabat : idylle en haut, méfiance en bas

Le 13ᵉ sommet hispano-marocain de haut niveau qui se tient à Madrid les 3 et 4 décembre 2025 est présenté par Madrid et Rabat, comme l’expression d’une étape consolidée dans… Lire Plus

Actualités Maghreb

5G au Maghreb : trois pays, trois stratégies… à trois vitesses

Le Maghreb est en train de basculer dans l’ère 5G, mais à trois vitesses : l’Algérie vient tout juste de cadrer juridiquement le déploiement, la Tunisie a déjà lancé ses premières… Lire Plus

Actualités Maghreb

Après sa voisine algérienne, la Deglet Nour tunisienne obtient le label Codex Alimentarius

La variété tunisienne de la datte « Deglet Nour » a été inscrite aux normes Codex Alimentarius des spécificités aux dattes fraîches. Une annonce qui intervient quelques jours l’obtention du même label… Lire Plus

Á la une Actualités

Algérie – Sahara occidental : le PP espagnol déplaît à Rabat, qui l’accuse de “jouer avec le feu”

Les choix politiques du Parti Populaire espagnol (PP), qui pourrait revenir au pouvoir en cas de chute du gouvernement Sánchez, inquiètent Rabat. Depuis plusieurs semaines, des médias proches du pouvoir… Lire Plus

Á la une Actualités

Traversée Algérie–Espagne : 7 000 € par migrant, un “cours” en hausse constante

L’arrestation à Almería d’un passeur algérien qui facturait 7 000 euros la traversée vers l’Espagne révèle un marché transnational en pleine expansion. Les réseaux, mixtes algériens et espagnols, utilisent des… Lire Plus