La Tunisie fait face à une situation préoccupante dans son secteur touristique. Selon Mohamed Mehdi Haloui, Directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), 177 hôtels sont actuellement fermés, soit environ 60 000 lits hors service sur un total de 230 000 lits disponibles à l’échelle nationale. Cette situation concerne donc plus de 20 % de la capacité hôtelière du pays.
Les raisons de ces fermetures sont multiples, selon Haloui, qui précise, à des médias tunisiens, que près de 20 000 lits sont temporairement indisponibles en raison de fermetures saisonnières, un phénomène courant lié aux variations d’activité dans l’industrie du tourisme. Cependant, les 40 000 lits restants sont touchés par des problèmes structurels plus profonds : difficultés de gestion, manque d’entretien, vétusté des installations ou encore insuffisance d’infrastructures dans certaines régions.
Des zones clés particulièrement touchées
Selon la même source, les hôtels fermés se concentrent principalement dans les principales zones touristiques du pays, notamment Hammamet, Djerba, Monastir et Tozeur, des destinations phares de la Tunisie. « La fermeture prolongée de ces établissements risque de fragiliser davantage l’image et l’attractivité touristique du pays, déjà mise à mal par des crises successives ces dernières années » indiquent des observateurs.
Un plan de relance en préparation
Face à cette situation, les autorités tunisiennes assurent être pleinement conscientes des enjeux. Le directeur de l’ONTT a souligné que des mesures de redressement sont à l’étude, en collaboration avec les professionnels du secteur.
Le plan envisagé comprend notamment des incitations fiscales, des programmes de modernisation des infrastructures hôtelières et un soutien ciblé aux établissements en difficulté, avec un focus sur les zones les plus affectées comme Djerba, Hammamet et Tunis.
Une reprise conditionnée à des réformes structurelles
Pour les experts du secteur touristique, la réouverture durable de ces établissements passera nécessairement par des réformes structurelles, un meilleur encadrement de la gestion hôtelière, ainsi que par des investissements ciblés dans la rénovation et la modernisation du parc hôtelier tunisien.