M A G H R E B

E M E R G E N T

Internationale

Un marché commun pourrait faire passer le commerce intra-africain de plus 36% d’ici 2022 (CEA)

Par Aboubaker Khaled 13 May 2018
cea

La secrétaire exécutive a également précisé que l’action la plus importante et la plus urgente consistait à créer « l’espace fiscal ».

Les participants à la Conférence des ministres de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de l’ONU qui se tient  à Addis Abeba (Éthiopie) ont insisté sur la possibilité selon laquelle la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA) devienne un outil puissant pour stimuler l’industrialisation, la diversification économique et le développement.

Cet événement de 4 jours, a pour but de faire progresser cette initiative ambitieuse visant à former un marché commun régional qui, selon la CEA, pourrait faire passer le commerce intra-africain de 16 % à 52 % d’ici à 2022.

Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA, a déclaré que, pour concrétiser l’ambition de l’AfCFTA et atteindre ses objectifs de développement, le continent devait prendre des « mesures audacieuses» sur plusieurs fronts. « Nous devons exploiter la dynamique qui existe aujourd’hui, afin de mettre en œuvre l’accord et de réaliser son potentiel de manière à ce qu’il profite à l’Africain moyen », a-t-elle affirmé lors de la 51e séance de la Conférence des ministres.

La secrétaire exécutive a également précisé que l’action la plus importante et la plus urgente consistait à créer « l’espace fiscal » permettant de favoriser les investissements publics et privés, tout en assurant une diversification économique, en vue de créer des emplois.

Elle a également fait part de ses inquiétudes sur le fait que l’AfCFTA pourrait causer des pertes de recettes douanières conduisant à des ‘trous’ dans les budgets nationaux. Mais les répercussions de l’AfCFTA sur les taxes appliquées aux biens importés et exportés, seront « faibles et progressives », selon la secrétaire exécutive qui a expliqué que « les revenus supplémentaires liés à la croissance générée par l’AfCFTA pourraient l’emporter sur les pertes de recettes douanières ».

Elle a exhorté les gouvernements africains à revoir de manière plus large les politiques macroéconomiques, en particulier, les mesures fiscales, afin de s’assurer qu’elles permettent de tirer le meilleur profit de l’AfCFTA. « Nous devons accroître les recettes fiscales, améliorer l’efficacité de la gestion des dépenses publiques, lutter contre les flux financiers illicites et développer les financements privés pour les projets publics », a ajouté Vera Songwe.

Cette année, la conférence intervient peu de temps après la ratification de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine par 44 pays, tandis que 50 pays au total ont signé soit l’accord, soit la déclaration de Kigali marquant leur engagement vis-à-vis du projet panafricain visionnaire. Le jeudi 11 mai, le Kenya et le Ghana ont remis à la Commission de l’Union africaine les documents ratifiant le libre-échange continental, devenant ainsi les deux premiers pays à franchir le pas.

ARTICLES SIMILAIRES

À l'honneur Á la une

L’Europe et le “grand remplacement” version Trump “l’homme de paix”

Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football (FIFA) a remis, vendredi 5 décembre, à Washington DC, un « prix de la paix » à Donald Trump. Le patron… Lire Plus

Á la une Actualités

Maroc–Espagne : Pourquoi Sánchez n’a pas franchi la ligne Macron

La treizième Réunion de Haut Niveau entre le Maroc et l’Espagne, tenue les 3 et 4 décembre, s’est déroulée dans une atmosphère de retenue inhabituelle. Rabat espérait obtenir un soutien… Lire Plus

À l'honneur Á la une

La Chine est moins un bailleur du Sud global qu’un créancier des pays riches (rapport)

Pendant deux décennies, la Chine a été perçue comme un acteur central du développement dans le Sud global. Le rapport AidData 2025 révèle un basculement stratégique : la majorité des… Lire Plus

Actualités Commerce

Quand l’Union européenne transforme l’accès au marché en instrument de chantage migratoire

Le régime des préférences tarifaires accordées par l’Union Européenne aux pays en développement, le Système de préférences généralisées (SPG), est désormais assorti d’une condition nouvelle et controversée : les États bénéficiaires… Lire Plus

À l'honneur Á la une

Routes de la soie : l’Algérie dans l’ancien monde chinois, le Maroc dans le nouveau

L’Algérie illustre le modèle ancien de la Chine centré sur les infrastructures, tandis que le Maroc incarne la nouvelle logique orientée vers la valeur et la technologie. Les données du… Lire Plus