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Hydrocarbures

Usine de vapocraquage d’Arzew : Sonatrach met fin aux négociations avec Total

Par Maghreb Émergent 4 March 2014
Zerguine
A Zerguine, PDG de Sonatrach: exit Total, des asiatiques en vue (dr)

 Zerguine

Le projet de réalisation d’une usine de vapocraquage d’éthane, en négociation depuis 2007 entre le groupe public algérien Sonatrach et le pétrolier français Total, est définitivement enterré. Les négociations sur le prix de l’éthane extrait et vendu par Sonatrach, ont échoué.

Sonatrach a mis fin à ses discussions avec le français Total sur le projet d’usine de vapocraquage d’Ehane d’Arzew.  Le groupe algérien a refusé de lâcher du lest sur le prix de l’éthane qu’il devait livrer dans le cadre de ce projet. Une source proche de la direction de Sonatrach a confié à Maghreb Emergent que le groupe public a transmis dernièrement une fin de non-recevoir au groupe français concernant ce projet, Sonatrach ayant refusé de faire des concessions sur le prix de l’éthane, ajoute-t-on de même source. 

Le contrat pour le projet d’usine, d’un coût de près de 5 milliards de dollars, signé entre Sonatrach et Total en 2007 a fait face à plusieurs écueils. Le premier concerne la mise en application de la règle du 51/49% introduite en 2009. Total, qui rechignait au début a fini par accepter la règle, mais les discussions avaient continué à achopper sur le lieu de livraison de l’éthane. Sonatrach préférait Hassi R’mel son pôle industriel gazier, alors que Total privilégiait Arzew, le lieu où devait être implanté le complexe. Il a fallu attendre 2012 pour voir la situation se débloquer sur cette question.Total a accepté, après plusieurs rounds de discussions, de se faire livrer l’éthane à Hassi Rmel par Sonatrach, qui l’extrait sur le même lieu. Il était également convenu que Sonatrach se charge seule de l’extraction de l’éthane à Hassi R’mel et le livre sur place à Total. En 2012, Vincent Dutel, directeur exploration-production, laissait entendre que Total était contraint d’accepter ce changement de lieu.  « Total est en ligne sur les bases initiales du projet, ce qui a changé depuis 2007 c’est l’endroit où l’éthane sera fourni. Initialement sa livraison était prévue à Arzew, maintenant il sera extrait et livré à Hassi R’mel ». Mais les négociations sur le prix de l’éthane n’ont guère avancé. Selon notre source, Total a refusé de revoir à la hausse, son offre du prix du gaz qu’il avait faite initialement à Sonatrach. La source en question n’a pas révélé les détails de l’offre et le seuil de prix exigé par l’Algérie.

 Yousfi a demandé d’abréger les négociations

Avec la décision de Sonatrach de mettre fin aux négociations, Total perd un projet qu’il considérait stratégique et prioritaire pour son développement, car idéalement situé pour desservir les marchés européens et asiatiques en polymères et en produits pétrochimiques en général.  Selon nos sources, Total, qui n’a pas apprécié l’annulation du projet, aurait tenté, en vain, de faire revenir la partie algérienne sur sa décision en retardant la signature du contrat de développement d’Ahnet. Il s’agit d’un champ gazier dans lequel Sonatrach détient 51% et le consortium franco-portugais (Total-Partex) 49%, qui doit produire 4 milliards de m3 par an dès sa mise en service. Selon la même source, le contrat de l’Ahnet sera signé dans les prochains jours.

Un projet similaire avec un groupe asiatique

Si le groupe Sonatrach a renoncé à l’alliance avec Total, il n’a pas pour autant renoncé au projet pétrochimique. Ce serait, selon une source proche du dossier, le ministre de l’énergie, Youcef Yousfi, qui a pressé Sonatrach d’abréger les négociations avec Total pour chercher d’autres partenaires. «Le ministre a jugé que Sonatrach a perdu beaucoup de temps dans ses négociations avec Total,» indique notre source, qui relève que le groupe algérien a refusé durant cette période de discuter des propositions faites par d’autres groupes internationaux.

Sonatrach, indique-t-on, a déjà inscrit dans son agenda des réalisations la construction d’un méga-complexe pétrochimique à Skikda avec un groupe asiatique dont l’identité n’a pas été révélée. « Le projet reste le même que celui d’Arzew et nous tenons à le réaliser », confie notre source. Pour rappel, le nouveau complexe de Skikda que Sonatrach a décidé de construire va remplacer le complexe des matières plastiques qui sera fermé définitivement pour absence de rentabilité.

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