À Batna, des dizaines de personnes se sont massées, ce samedi 13 septembre, devant les portes de l’usine Tirsam, constructeur national de poids lourds et utilitaires, espérant repartir avec l’un des premiers camions assemblés localement.
Mais la demande, largement au-dessus des prévisions, a rapidement provoqué une anarchie à l’entrée de l’usine, mais aussi paralysant le site internet officiel de la marque, www.tirsam.com, où les ventes devaient s’ouvrir.
La plateforme d’inscription, saturée dès les premières heures, est désormais en maintenance. Cette situation reflète un paradoxe : le marché algérien manque cruellement de véhicules, non seulement touristiques, mais aussi utilitaires. Les transporteurs, artisans et petites entreprises attendaient cette ouverture avec impatience. Beaucoup se sont déplacés directement à Batna, témoignant de l’urgence de leurs besoins et du peu d’alternatives disponibles.
Tirsam, une ambition nationale
Fondée pour répondre à la demande croissante en véhicules utilitaires et industriels, Tirsam a franchi une étape décisive avec la mise en vente de ses premiers camions. À la tête du groupe, Samir Maala défend une vision claire : proposer des modèles compétitifs, fiables et accessibles, capables de rivaliser avec les marques étrangères.
La gamme présentée comprend des poids lourds équipés de moteurs allemands MAN et des véhicules mi-légers motorisés par la technologie JAC, elle-même inspirée du japonais Isuzu. Les prix annoncés témoignent de cette volonté de démocratiser l’accès aux camions : environ 3,9 millions de dinars pour un modèle de 3,5 tonnes et 4,6 millions pour celui de 6 tonnes.
Une usine tournée vers l’avenir
Le site industriel de Batna ne se limite pas à l’assemblage. Avec un centre de recherche et développement intégré, l’usine vise une capacité annuelle de 65 000 unités à pleine puissance, prévue avant fin 2025. L’objectif est d’assurer une intégration locale croissante, en passant de simples opérations de montage à une production complète incluant soudure et peinture.
Le projet bénéficie du soutien affiché des plus hautes autorités du pays. Le président Tebboune et le Premier ministre par intérim, Sifi Ghrieb, y voient une étape essentielle pour renforcer la souveraineté industrielle et réduire la dépendance aux importations.