Dw Deutsche Welle
La Deutsche Welle consacre un abondant article à l’arrestation
d’EL-KADI Ihsane et à la fermeture des locaux de Radio M et Maghreb Emergent.
«Elle met la lumière sur le traitement répressif du gouvernement algérien envers les médias locaux critiques » Ecrit le service international de diffusion de l’Allemagne.
« Les médias sont sous une pression croissante »estime la DW qui affirme qu’après 2019, « le système politique n’a guère changé, contrairement à toutes les assurances, les pouvoirs qui régnaient autrefois, sont les mêmes, les généraux surtout, sont restés » Dans le même temps, lit-on plus loin, le mouvement Hirak, et son engagement en faveur de la démocratie et des libertés civiles, « est considéré par de larges pans de la direction de l’État comme une menace directe pour leur pouvoir. »
Ihsane El-KADI vient d’être condamné par un ancien ministre de l’Information. Le jugement a été confirmé en appel, Il n’a pas été intimidé par le verdict : « Le pays, les citoyens ont besoin de nous, alors on reste et on les informe », la DW reprend une déclaration du journaliste mais alerte « maintenant, il pourrait faire face à une peine de prison pouvant aller jusqu’à sept ans »
» Les dernières allégations sont « absolument infondées ». « Le gouvernement considère même la critique la plus objective comme une accusation dirigée contre lui de l’extérieur », le média allemand donne la parole à Rachid Ouaissa, professeur à l’université de Marbourg. « Kadi joue un rôle médiatique important en Algérie avec Radio M et Maghreb Emergent, « Et compte tenu du fait que des élections auront lieu l’année prochaine, le régime devient encore plus nerveux. » Explique le politologue algérien dans une interview à DW. C’est dans ce contexte, que le régime sévit contre les militants et les membres de l’opposition, « l’utilisation de la loi, les arrestations arbitraires et le harcèlement officiel rendent le journalisme indépendant risqué en Algérie. » Soutient le politologue qui exhume affaires et pressions sur les médias en Algérie. Ils sont nombreux à taire les vérités, à « ne plus critiquer le pouvoir politique pour ne pas perdre les publicités ».
La situation est telle en Algérie que « de nombreux jeunes Algériens tentent encore de quitter leur pays pour l’Europe. » souligne l’onde radio allemande qui esquisse le profil économique de l’Algérie. « L’Algérie a pu se positionner comme un fournisseur d’énergie potentiellement important pour l’Europe depuis l’attaque russe contre l’Ukraine. Note la DW qui placarde une image du président du Conseil de l’UE lors d’une visite à Alger en septembre 2022. Dans sa légende, peut-on lire :
« Partenaire fiable, loyal et engagé »
La déclaration officielle de Charles Michel à Alger.
Le 360
« L’Algérie pense, à l’évidence, jouer la carte des hydrocarbures pour faire taire jusqu’à des gouvernements au nord de la Méditerranée. Et la France n’échappe pas à ce diktat. » Abonde dans le même sens le média digital, Le 360.
« L’odeur des hydrocarbures est décidément plus forte que les odeurs nauséabondes de la répression, banalisée à tous les secteurs de la société, par une junte anachronique, abonnée à la gérontocratie » égratigne le journal électronique marocain qui ne ménage pas les médias occidentaux.
« Pendant qu’ils regardent ailleurs, la dérive autoritaire du régime algérien est à son apogée ». « Le caractère volontairement humiliant de l’arrestation du journaliste Ihsane El KADI, directeur de Radio M et du magazine en ligne Maghreb Emergent, en dit long sur le basculement radical, définitif et décomplexé du régime algérien dans la répression. Pendant ce temps, intérêts obligent, la bien-pensance occidentale préfère fermer les yeux. » Tacle le journal qui se fait l’écho du royaume