Les prix de la viande importée ont enregistré une baisse significative ces derniers jours, passant sous la barre des 500 DA le kilo dans certaines boucheries.
La viande bovine désossée importée du Brésil, qui se vendait récemment à 1 200 DA le kilo, affiche actuellement une nette diminution de prix. Elle est désormais proposée entre 700 et 800 DA le kilo chez certains bouchers d’Alger. À Aïn Benian (ouest d’Alger), le prix atteint 750 DA le kilo, tandis qu’à Dergana (est d’Alger), il descend à 700 DA, illustrant ainsi une tendance générale à la baisse dans plusieurs quartiers de la capitale.
Maghreb Emergent a également constaté que, dans certaines boucheries de la commune d’Aïn Benian, la viande est carrément vendue à 450 DA le kilo. Cette situation a été relayée sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont signalé que la viande est proposée à moins de 500 DA dans certaines wilayas. Toutefois, selon des consommateurs interrogés dans un marché d’Alger, la viande vendue à moins de 500 DA serait de qualité inférieure à celle proposée à 700 DA le kilo.
Les causes de la chute des prix
Depuis la fin du Ramadan 2025, de nombreuses boucheries ont rencontré des difficultés à écouler leurs stocks de viande importée. Afin d’éviter des pertes, plusieurs d’entre elles ont été contraintes de revoir leurs prix à la baisse. « Nous avons dû ajuster nos tarifs pour écouler le reste de nos stocks », confie un boucher de la wilaya de Blida.
Selon certains observateurs, cette baisse des prix de la viande importée s’explique par les mesures prises par les autorités pour approvisionner massivement le marché national, notamment en accélérant les importations de viande en provenance de pays comme l’Espagne et le Brésil. La réduction significative des droits de douane sur la viande importée, passés de 30 % à 5 %, a également contribué à alléger les coûts pour les importateurs.
Un encadrement strict des marges bénéficiaires
Il convient de rappeler que le plafonnement des marges bénéficiaires sur les viandes rouges importées a été fixé par un décret exécutif publié au Journal officiel n° 26.
Selon ce texte, les marges bénéficiaires sur les viandes bovines et ovines importées sont plafonnées à 4 % par kilogramme au stade de l’importation, à 5 % au stade de la distribution en gros et à 8 % au stade de la vente au détail. Le même décret précise que ces marges sont appliquées, à l’importation, sur la base du prix de revient ; en gros, sur le coût d’achat ; et au détail, sur le prix d’achat.
Le plafonnement des marges bénéficiaires sur la viande importée vise à stabiliser les prix, à garantir l’approvisionnement du marché et à permettre aux citoyens d’accéder à ce produit à des tarifs abordables.
L’an dernier, une baisse similaire des prix de la viande rouge importée avait été observée. L’Organisation algérienne de protection et d’orientation des consommateurs et de son environnement (APOCE) avait alors exprimé des réserves quant aux véritables raisons de cette baisse. Dans une publication sur sa page Facebook, l’APOCE avait suggéré que cette chute soudaine des prix pourrait être liée à la proximité de la date de péremption des viandes importées.