Le Département américain du Commerce a annoncé, le 17 décembre 2025,l’imposition d’une taxe antidumping sur le rond à béton algérien. Les autorités américaines affirment que les exportateurs algériens vendent leurs produits à un prix inférieur à leur valeur normale sur le marché américain. Sur cette base, Washington a appliqué une taxe de 127,32 %, immédiatement exigible sur toutes les importations en provenance d’Algérie.
Le communiqué du Département du Commerce précise que ce taux vise directement Tosyali Iron Steel Industry Algeria SPA, principal producteur et exportateur algérien, et qu’il s’applique également à l’ensemble des autres producteurs du pays. Les autorités américaines indiquent avoir recouru à une méthode punitive — “facts available with adverse inferences” — fondée sur les faits disponibles et des présomptions défavorables, ce qui a mécaniquement gonflé la marge de dumping retenue.
En conséquence, les importateurs américains doivent désormais déposer des garanties financières équivalentes à ce taux pour toute entrée de rond à béton algérien sur le territoire des États‑Unis.
La décision finale en mars 2026
Cette décision intervient à la suite d’une plainte déposée par plusieurs sidérurgistes américains, qui affirment que les importations en provenance de plusieurs pays, dont l’Algérie, la Bulgarie, l’Égypte et le Vietnam, auraient perturbé le marché intérieur en exerçant une pression à la baisse sur les prix. La société américaineCommercial Metals Company, l’un des principaux producteurs d’acier du pays, a salué la décision, estimant qu’elle confirme l’existence d’un dumping massif et constitue une mesure nécessaire pour protéger l’industrie locale.
Pour l’industrie sidérurgique algérienne, cette décision représente un revers notable. L’Algérie s’est imposée ces dernières années comme un acteur régional de premier plan dans la production et l’exportation de rond à béton, notamment grâce au complexe Tosyali d’Oran, devenu l’un des plus importants du bassin méditerranéen. L’accès au marché américain, considéré comme l’un des plus attractifs pour ce type de produits, se trouve désormais fortement compromis, obligeant les producteurs algériens à envisager une réorientation de leurs exportations vers d’autres marchés.
Il convient enfin de rappeler que la décision du Département du Commerce est préliminaire, bien que déjà applicable. La décision finale est attendue en mars 2026.





