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Algérie

Affaire Sonatrach 1: ‘’On m’a enfermé dans une chambre et obligé de signer’’ (Al Ismail)

Par Maghreb Émergent 30 décembre 2015

 

‘’ On m’a enfermé dans une chambre, et ils m’ont fait dire des propos avant de m’obliger à signer… j’ai signé car j’avais peur à cause du ton avec lequel on m’a interrogé et je voulais surtout rentrer. ‘’

 

  

 

Le procès de l’affaire Sonatrach 1 se poursuit mercredi pour la 4eme séance consécutive au tribunal criminel d’Alger.  La séance a été consacrée à l’audition de l’un des 15 inculpés dans cette affaire, Al ismail Mohamed Reda Djaafar, PDG de la société Contel Algérie. L’accusé a été interrogé sur 4 dossiers, ainsi que sur ses liens personnels avec les fils de Mohamed Meziane (PDG de Sonatrach), Reda et Faouzi.

M. Al Ismail a persisté au cours de cette séance matinale sur la non crédibilité du rapport de la police judiciaire. ‘’ On m’a enfermé dans une chambre, et ils m’ont fait dire des propos avant de m’obliger à signer… j’ai signé car j’avais peur à cause du ton avec lequel on m’a interrogé et je voulais surtout rentrer. ‘’

Le juge a interrogé M. Al Ismail au sujet des quatre contrats qui lient d’abord sa société Contel Algérie, ensuite le Holding Ferwerk Contel avec Sonatrach.

Concernant le projet du montage de la société de transport industriel, M. Al Ismail a déclaré que ‘’c’était une idée de Faouzi Meziane, dont j’ai fait la connaissance via son frère Reda. ‘’ ‘’En ma qualité d’investisseur et d’entrepreneur, j’ai accepté cette idée dans l’optique de diversifier mes projets et mes investissements. ‘’

Il a été interrogé sur deux contrats signés de gré à gré avec Sonatrach, une procédure bannie du code des marchés publics. Le premier contrat concerne la réalisation d’une base de vie, et le deuxième porte sur les activités de la société de transport industriel avec Sonatrach. Le juge a demandé des explications par rapport à l’absence d’un appel d’offre émis par Sonatrach, et du fait que M. Al Ismail s’est vu attribuer ces deux projets. ‘’Avaient ils (les deux projets) un caractère urgent ? ‘’ demande le juge à l’accusé. Ce dernier répond par la négative.

Les deux autres principales affaires concernent la réalisation d’un projet de télésurveillance ainsi que les multiples liaisons professionnelles, en l’occurrence dans le Holding allemand Funkwerk SPA et le contrat de consulting liant M. Al Ismail à l’entreprise Allemande (Funkwerk).

Télésurveillance 

‘’Nous avons soumissionné dans un objectif de réaliser les installations des systèmes de sécurité au niveau de toutes les unités de Sonatrach sur le territoire national. Après l’étude des quatre sociétés soumissionnaires (parmi lesquels nous étions les seuls nationaux, et qu’on n’a pas bénéficié d’une faveur), nous avons obtenu seulement 18 unités. ‘’ ‘’Ensuite elle a été réduite à 13 unités, car Sonatrach a demandé une réduction de 15% sur le cout de réalisation, ce qui était impossible pour nous. ‘’
‘’J’ai réalisé mes projets à 100% et avec les plus hautes techniques existantes par rapport aux autres entreprises étrangère ‘’, insiste Al Ismail.

Le contrat de Consultant avec l’entreprise Allemande 

L’accusé souligne que ‘’c’était à mon propre compte, et non en tant que représentant de la société Contel.‘’ ‘’ J’ai fait la nourrice de cette société Allemande, qui ne connait pas le marché algérien !’’ Le juge interroge M. Al Ismail pourquoi Funkwerk le rémunère via un compte bancaire français. ‘’Certes, sortir des devises du pays est difficile, toutefois il est tout à fait facile de les faire entrer dans un compte bancaire algérien. Pourquoi cette entreprise vous rémunère dans sur un compte personnel dans une banque en France ?’’ insiste le juge.
Le juge a rappelé qu’il s’agit d’une somme de 560.000 euro. L’accusé, M. Al Ismail s’est défendu en soulignant qu’il s’agit de remboursement de frais de déplacement et de ses prestations en tant que consultant. Le juge va plus loin ‘’comment cette entreprise allemande peut elle vous rémunérer, alors que vous dites que celle-ci a eu beaucoup pertes financières ici en Algérie. ‘’

Durant la séance de mardi, il avait notamment déclaré ignorer complètement les procédures en matière de marchés publics.

 

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