L’Algérie se positionne en milieu de tableau en Afrique dans le nouveau classement de l’innovation, une place qui va à l’encontre de la volonté du gouvernement de dynamiser son économie. Ce résultat souligne les défis qui attendent le pays pour moderniser sa production et rattraper les nations les plus performantes. L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) vient de publier son rapport annuel, une référence pour évaluer les capacités d’innovation des pays.
Une position délicate au niveau africain et mondial
Selon le Global Innovation Index (GII) 2025, l’Algérie se classe 17e parmi les 36 pays africains étudiés, se plaçant ainsi au milieu du tableau. Sur le plan mondial, elle se retrouve dans la seconde moitié du classement, à la 115e place sur 139 nations. Cette position modeste, en dessous des ambitions affichées par les autorités, met en évidence le décalage entre le discours politique et la réalité économique. Le gouvernement cherche à diversifier et moderniser l’économie nationale, en réduisant la dépendance aux hydrocarbures. Cependant, ce rapport montre que le pays doit encore accélérer ses efforts.
Le GII 2025 évalue les performances d’innovation des pays à travers 80 indicateurs. Ces indicateurs incluent les dépenses en recherche et développement, le financement en capital-risque, le nombre de brevets technologiques déposés et la part de l’industrie de haute technologie dans la production. L’Algérie obtient des résultats qui révèlent des faiblesses persistantes.
Des leaders africains qui s’affirment
En comparaison, d’autres nations africaines progressent nettement. Maurice maintient sa position de leader africain et se classe 53e mondial. Le pays doit ce succès à ses bonnes performances en capital-risque. Le Maroc réalise une progression notable, gagnant 9 places pour se hisser au 57e rang mondial. Il se distingue par son classement en matière de dépenses d’éducation et de productivité du travail. De plus, l’Afrique du Sud monte sur la troisième marche du podium africain (61e mondial), suivie des Seychelles et de la Tunisie. Ces pays démontrent que des réformes institutionnelles et le renforcement des écosystèmes d’affaires peuvent porter leurs fruits.
Le continent africain en progression, malgré des défis
Globalement, l’Afrique continue de s’améliorer dans le domaine de l’innovation. Au total, 12 pays africains sur 36 ont progressé par rapport à l’année précédente. Le Nigéria et la Namibie se démarquent, avec des bonds de 8 et 11 places respectivement. Ces améliorations sont le résultat du renforcement des capacités institutionnelles et de l’essor de l’entrepreneuriat à travers le continent.
À l’échelle mondiale, le rapport signale un ralentissement des investissements dans l’innovation. La croissance des dépenses en recherche et développement a ralenti à 2,9% en 2024, une baisse significative par rapport aux 4,4% de l’année précédente. Cela s’explique en partie par les niveaux élevés d’inflation qui impactent l’économie mondiale.