Avec 19 millions de palmiers et plus de mille variétés, l’Algérie possède l’un des patrimoines dattiers les plus riches au monde. Mais la filière peine encore à transformer cet atout en véritable levier économique. Le pays tente aujourd’hui d’accélérer sa montée en gamme, notamment autour du Deglet Nour, sa variété phare.
La filière de la datte algérienne affiche une santé insolente sur le papier. Les régions du Sud comptent aujourd’hui plus de 19 millions de palmiers répartis sur 11,5 millions d’hectares, produisant quelque 2 000 quintaux de dattes par an. Le patrimoine variétal impressionne : plus de mille types recensés, dont le célèbre Deglet Nour, toujours considéré comme la référence à l’export par la Chambre nationale d’agriculture.
Pourtant, les professionnels du secteur estiment que la production pourrait générer environ 70 millions de dollars de revenus à l’export, un résultat notable mais largement en deçà des capacités réelles du pays. La traçabilité, le conditionnement et les standards de qualité restent des points faibles qui freinent l’expansion sur les marchés extérieurs.
L’intégration récente du Deglet Nour dans les normes internationales du Codex Alimentarius constitue une avancée majeure. Cette reconnaissance facilite son positionnement sur les segments premium et renforce la crédibilité de l’offre algérienne face à une concurrence régionale de plus en plus agressive, notamment tunisienne et marocaine.
Un Salon mondial pour structurer la filière
Le Salon international du palmier dattier d’Alger, qui se tiendra du 25 au 27 novembre 2025 dans sa troisième édition, illustre cette volonté de structurer la filière. Plus de 150 exposants, algériens et étrangers, sont attendus. L’événement doit permettre aux producteurs de se former aux dernières innovations techniques, d’explorer de nouveaux partenariats et de mieux préparer leurs produits pour l’exportation.
Les organisateurs insistent sur un point : sans investissement dans la transformation et le conditionnement, l’amélioration de la compétitivité des dattes algériennes restera limitée. La filière dattière demeure l’un des segments agricoles les plus prometteurs pour diversifier une économie encore largement dépendante des hydrocarbures. Le Salon d’Alger pourrait aider à consolider cette dynamique et à structurer davantage un écosystème qui, pour l’instant, n’exploite qu’une fraction de son potentiel.






