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Algérie : Des opérateurs de l’agroalimentaire dénoncent des entraves à l’export

Par Yazid Ferhat
30 septembre 2014

Deux consortiums d’exportation de produits agroalimentaires, GIPA et AAC, se sont constitués dans le cadre d’un programme amorcé en février 2012 par le ministère de l’industrie et ce, avec l’assistance technique de l’Organisation des nations unis pour le développement industriel (ONUDI). Mais, les exportateurs algériens ne sont pas au bout de leurs peines.

 

Lors d’une journée d’information organisée par le ministère de l’industrie et des mines ce mardi à la résidence de Djenane El Mithak, pour évaluer le projet de création de consortiums d’exportation dédiés à l’industrie alimentaire, des exportateurs présents ont profité de la tribune pour faire part des problèmes auxquelles ils font face au quotidien. « La philosophie en phase de l’économie algérienne est celle de l’importation et non pas de l’exportation. Il y a beaucoup de contraintes qu’il faudra sauter. Les choses doivent changer et nous sommes là justement pour les dénoncer. Exporter aujourd’hui en Algérie, c’est accepter d’être humilier.  Nous n’avons pas commencé à exporter et nous sommes là pour cela », a martelé en préambule de sa présentation, Arezki Issiakhem, patron de la biscuiterie Isser Délice et président d’Algerian Agro Cereals (AAC), consortium d’exportation créé en 2013 et qui regroupe 9 entreprises.

« Faire ensemble ce qu’on ne peut faire seul »

Selon Arezki Issiakhem, qui a dénoncé des pratiques bureaucratiques et le manque de coordination entre les administrations concernées par l’exportation, AAC a commencé avec un noyau de six entreprises (Isser Délice, Couscous El Hadja, Maison Lahlou, Sosemie, le groupe Azzouz et les Moulins de l’épi de blé « Moula Pâtes ») avant d’être rallié par trois autres (Belarôme, Arôme Algérie et Casbah). Le consortium est un Groupement d’intérêt économique (GIE), une structure à but non lucratif qui vise selon  président la promotion des produits de ses membres à l’étranger. L’autre consortium mis sur pied est le Groupement interprofessionnel des protéines animales (GIPA). Créé également en 2013, GIPA a la même forme juridique que l’AAC et regroupe sept entreprises à savoir, Inalca Algérie, Prima Viandes, Simpex Afric, ONDPA, Gouraya, Radja Food, Sarl Haal et la laiterie Soummam. L’objectif de ces consortiums est la mutualisation des ressources, notamment en matière de promotion et de marketing, pour la conquête des marchés internationaux. « Il s’agit de faire ensemble ce qu’on ne peut faire seuls », a expliqué le vice-président de GIPA, M. Omar Aouci, patron d’ONDPA.

1 000 entreprises viables créées chaque année dans le secteur l’agroalimentaire

Le projet du ministère de l’industrie soutenu par l’ONUDI, s’étalant sur trois années, en prévoit la création de trois. Or, précise-t-on, en plus de GIPA et AAC qui déjà été formellement constitués, un troisième consortium regroupant les producteurs de boissons et deux autres à vocation territoriales, à l’ouest (Tlemcen et Oran) et à l’Est (Bejaia) visant la promotion de produits de terroir, sont en cours de création. Selon les explications fournies à l’occasion, le ministère de l’industrie a choisi le secteur de l’agroalimentaire pour l’importance de son potentiel. Le secteur compte 22 000 entités économiques de différentes tailles, contribue à hauteur de 50 % au PIB industriel, représente 33 % de la valeur ajoutée du secteur industriel, soit 197 milliards de DA (2,5 milliards USD environ), emploie 145 000 personnes, soit 40 % de la population active en industrie. C’est un secteur qui connait une dynamique permanente, créant chaque année depuis 2010 un millier d’entreprises viables et qui enregistre l’émergence de groupes industriels. Cette dynamique a favorisé la création de consortiums comme outils de promotions d’un nombre d’entreprises mais, cela ne règlerait pas le problème auxquels sont confrontés les exportateurs algériens, selon Ali Bey Nasri, président de l’association des exportateurs algériens (Anexal). « Les conditions ne sont pas réunies pour développer une économie exportatrice », a-t-il conclu.  En 2013, les importations de produits alimentaires se sont élevées à 9,6 milliards USD contre des exportations qui n’ont pas dépassé les 400 millions USD.  

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