La tendance baissière qui frappe le marché algérien du poulet s’est transformée en véritable effondrement. Ce mardi, les prix ont atteint des niveaux historiquement bas, exacerbant la crise qui menace l’ensemble de la filière avicole nationale. Si le consommateur bénéficie de cette chute, l’éleveur, lui, travaille désormais à perte.
Le seuil critique est franchi
Selon les relevés des marchés de gros, le prix du kilogramme de poulet vivant en gros oscille actuellement entre 220 DA et 240 DA. Ce seuil, jugé alarmant par les professionnels, est bien en deçà du coût de revient.
Les prix affichés sur les étals des détaillants confirment la panique :
- Poulet vivant (détail) : entre 270 DA et 300 DA/Kg.
- Poulet déplumé : entre 330 DA et 360 DA/Kg.
- Escalopes de poulet : vendues entre 650 DA et 730 DA/Kg.
Ces tarifs sont les plus bas enregistrés depuis des années.
Alerte rouge chez les producteurs
L’inquiétude est maximale chez les aviculteurs. La raison est simple : le coût de production du kilogramme de poulet se situe entre 250 DA et 280 DA. Vendre en dessous de ce seuil signifie que les éleveurs fonctionnent à perte.
« Nous sommes en train de subventionner le marché de notre poche. C’est un désastre qui va entraîner des faillites en cascade si rien n’est fait rapidement, » déplore un aviculteur. Cette situation d’opérer à perte révèle la fragilité profonde d’une filière qui peine à s’organiser et à se réguler.
Les causes : surabondance et concurrence étrangère
Deux facteurs principaux expliquent cette dégringolade des prix :
- Surabondance de l’offre : Le marché est saturé suite à un cycle de production soutenu, sans mécanismes efficaces de régulation ou de stockage pour absorber les excédents.
- Importation de poulet congelé : L’arrivée massive de poulet congelé importé crée une concurrence frontale qui tire les prix du produit frais local vers le bas.
Si ces bas prix sont une aubaine temporaire pour le pouvoir d’achat, leur persistance pourrait paradoxalement nuire à l’équilibre du marché. Une vague de départs d’éleveurs provoquerait, à moyen terme, une chute drastique de l’offre locale, inéluctablement suivie d’une nouvelle flambée des prix. Les autorités sont désormais appelées à intervenir pour réguler l’offre et l’importation afin de sauver la filière.





